Un tiers des adultes ont des difficultés d’endormissement. En alternative aux médicaments somnifères classiques, et si les troubles du sommeil sont légers, certaines plantes peuvent aider à recouvrer un sommeil réparateur.
1. L’agripaume
Encore peu connue du grand public, l’agripaume est une plante riche en composés favorisant l’endormissement. Notamment quand les insomnies sont causées par une accélération du rythme cardiaque au moment de se mettre au lit, si vous ressentez des palpitations ou une tachycardie. Ainsi, les feuilles d’agripaume renferment des alcaloïdes ou des flavonoïdes, aux effets sédatifs et antiarythmiques. Comment consommer cette plante ? Si elle peut se trouver en gélules d’extraits secs, l’agripaume est également indiquée en infusion. Demandez conseil à votre pharmacien ! Attention toutefois, par son mode d’action cardiaque, l’agripaume est déconseillée aux femmes enceintes, aux personnes souffrant d’hypotension ou de rythme cardiaque trop lent.
2. L’aubépine
Vous la connaissez bien ! L’aubépine est un petit arbuste épineux, appartenant à la famille des rosacées. Elle est aujourd’hui présente dans de nombreux compléments alimentaires de phytothérapie pour soulager les troubles du sommeil et la nervosité. Ses fleurs contiennent, comme l’agripaume, des flavonoïdes et des proanthocyanidines, qui agissent comme des antiarythmiques sur les muscles cardiaques. Résultat : un endormissement plus rapide et des propriétés apaisantes. L’aubépine est à prendre environ 20 minutes avant le coucher.
3. La valériane
La valériane est un incontournable des préparations de plantes pour bien dormir. Utilisé depuis l’Antiquité pour soulager les troubles du sommeil, avant l’invention des médicaments somnifères, cette plante présente des effets sédatifs et relaxants musculaires. Elle est particulièrement indiquée si vos troubles du sommeil sont légers et liés à l’anxiété, ou à une nervosité. De nombreuses spécialités phytothérapiques intègrent de la valériane, souvent associée à d’autres plantes sédatives ou favorisant l’endormissement. Malgré un usage ancestral, les principes actifs de la valériane sont encore peu connus et chaque composé végétal isolé un à un ne semble avoir aucun effet sur le sommeil. Pourtant, les autorités de santé prennent au sérieux ses effets sédatifs. L’Organisation mondiale de la santé par exemple la considère comme « un sédatif léger capable de favoriser le sommeil ». L’Agence européenne du médicament pour sa part évoque des effets « scientifiquement bien établis ».
4. Le pavot de Californie
C’est une plante inductrice de sommeil. Le pavot de Californie (Eschscholtzia californica), cousin du pavot somnifère utilisé pour fabriquer de l’opium, n’expose à aucune accoutumance ni dépendance. Il est riche en alcaloïdes diminuant la phase d’endormissement et prolonge la durée du sommeil. Il peut être proposé sous forme liquide, 2,5 à 5 ml le soir au coucher. Attention, parce qu’il contient certains types d’alcaloïdes, il est déconseillé chez la femme enceinte. En alternative au pavot de Californie, une autre plante est inductrice de sommeil : le tilleul. Ses bourgeons se consomment ainsi sous forme de macérât, à l’effet légèrement sédatif.
5. La passiflore
La Passiflora incarnata est une petite fleur connue depuis des siècles pour ses propriétés calmantes, antistress et décontractantes. De quoi recouvrer un sommeil apaisé ! À la maison, elle se prépare en décoction à raison d’une cuillère à soupe environ par tasse, à faire bouillir quelques minutes et infuser. La passiflore se consomme 20 à 30 minutes avant le coucher. Une poignée d’étude scientifique a mis en avant l’efficacité de la passiflore sur l’anxiété, notamment lorsqu’elle est associée à d’autres plantes comme la mélisse ou la valériane. Des compléments alimentaires prêts à l’emploi sont disponibles en officine. Demandez toujours conseil à votre pharmacien et n’hésitez pas à consulter si vos troubles du sommeil ou de l’anxiété persistent.
Attention à l’association plante et médicament
La phytothérapie n’est jamais anodine. Et certaines plantes peuvent même interagir avec vos traitements médicamenteux, notamment des antidépresseurs. Ainsi, le millepertuis, le griffonia, le safran et la rhodiole, sont contre-indiqués lors de traitements antidépresseurs, même si vous souffrez de troubles du sommeil. Parce qu’elles agissent comme les antidépresseurs, c’est à dire en augmentant la concentration de sérotonine dans le sang, neurotransmetteur, ces plantes peuvent entraîner un excès de sérotonine. C’est le syndrome sérotinergique, qui se manifeste par des nausées, une agitation, des hallucinations ou une encore une rigidité musculaire.
- 16 % des Français souffrent d’insomnies – Source : INVS/MGEN
Par Sylvie Hernola