Ces derniers mois, de nombreux sportifs occasionnels ont été aperçus en train de faire un footing autour de leur maison afin de se dégourdir les jambes. Toutefois, cette pratique qui semble anodine n’est pas sans risque.
Footing, jogging, course à pied… Les dénominations ne manquent pas pour désigner le fait de courir dehors ou sur un tapis roulant. Cette activité, toute simple, présente d’innombrables bienfaits pour notre santé ou notre forme, elle est notamment privilégiée par de nombreux athlètes pour travailler l’endurance. Attention néanmoins, courir n’est pas à prendre à la légère et une blessure peut rapidement survenir.
Les blessures les plus courantes
Selon le Dr Jean-Marie Coudreuse, médecin du sport, les blessures les plus courantes qui peuvent survenir dans la pratique de la course à pied sont localisées au niveau du mollet, en particulier pour les joggeurs occasionnels. Mais ces blessures ne sont pas les seules. « Il peut également y avoir de petites déchirures aux ischio-jambiers », précise-t-il, c’est-à-dire des blessures du groupement musculaire mobilisé pendant la course et situé au niveau de la cuisse. Il permet l’extension de la hanche et la flexion du genou. Ces déchirures se manifestent dans un contexte d’effort plus intense que la normale, par exemple après une soudaine accélération ou une montée de côte.
Des problèmes peuvent aussi apparaître aux articulations et sur les tendons, en particulier le tendon d’Achille. C’est le cas pour la redoutée tendinite, une inflammation douloureuse du tendon, parfois longue à soigner.
« Les blessures les plus fréquentes apparaissent au niveau du mollet chez les coureurs occasionnels. » Dr Jean-Marie Coudreuse, médecin du sport
Que faire en cas de blessure ?
En cas de douleur après un footing, mieux vaut suivre son instinct et calmer le jeu pendant un moment. « Le meilleur traitement, c’est le repos », résume le Dr Coudreuse. Il faut donc éviter au maximum de courir pendant quelques jours et de tirer sur les muscles endoloris. En cas de déchirure au mollet par exemple, il faut veiller à ne pas réveiller la douleur afin d’optimiser la récupération. Le froid peut également participer à calmer la douleur, même s’il ne soigne pas en tant que tel. Certains médecins conseillent donc d’appliquer un bloc froid, comme un pain de glace enveloppé d’une serviette, sur la zone douloureuse pendant une quinzaine de minutes, jusqu’à trois fois par jour.
Si la douleur et les difficultés à se déplacer subsistent plusieurs jours, il ne faut pas hésiter à se rendre chez un médecin traitant ou un médecin du sport qui saura réaliser une prise en charge adaptée et donner des conseils appropriés à votre blessure. Il est en effet important de ne pas l’aggraver en la négligeant, sous risque d’avoir des traumatismes parfois difficiles à soigner.
« Le meilleur traitement, c’est le repos »
Mieux vaut prévenir que guérir
Afin d’éviter tout problème lors de votre jogging hebdomadaire, il est bon de suivre quelques précautions d’usage. La méthode principale consiste à « améliorer les qualités du tendon et du muscle, à la fois en l’assouplissant et en le renforçant », indique le Dr Coudreuse. Pour cela, rien ne vaut des étirements et de la musculation. Il est conseillé de faire de petits exercices pour renforcer vos jambes, par exemple sur la pointe des pieds. La plupart des blessures arrivent en effet quand les muscles et tendons ne sont pas assez forts.
Rien ne sert de courir trop, il faut partir à point. Si vous souhaitez vous fixer des objectifs de temps ou de vitesse, pensez à ne pas commencer par des exercices trop violents. Au contraire, privilégiez une difficulté d’entraînement progressive, que ce soit en termes de fréquence, de durée ou d’intensité.
Les semelles s’en mêlent
Les semelles orthopédiques, à placer au fond des chaussures de course, servent à corriger la posture du runner afin de limiter l’apparition d’éventuelles douleurs. En effet, la façon dont notre pied touche le sol impacte l’alignement des structures osseuses et donc notre marche et notre course.
Ces semelles sont à utiliser en cas de douleur préexistante, elles ne sont pas utiles si vous n’avez aucun mal en courir. En revanche, si une gêne se fait sentir, n’hésitez pas à faire un bilan avec un podologue du sport. À la suite de cet examen, une semelle personnalisée pourra vous être prescrite afin d’améliorer votre posture et d’atténuer, voire de supprimer la douleur. Le prix de ces semelles varie, mais il faut souvent compter un peu plus d’une centaine d’euros, seule une partie est prise en charge par la Sécurité sociale (environ 28 €).
En fonction des études, les scientifiques retrouvent que de 19 à 79 % des coureurs se blessent chaque année. Source : British Journal of Sports Medicine
Par Baptiste Gaborieau





