Cheveux gras, chute de cheveux, pellicules… Vocation Santé répond à toutes vos questions pour garder une chevelure en pleine forme.
« J’ai 61 ans et mes cheveux deviennent de plus en plus fins avec l’âge. Ils perdent de leur vitalité. J’ai même l’impression de les perdre ! Pourquoi ? »
À n’importe quel âge, il est normal de perdre tous les jours quelques cheveux. C’est le cycle de vie classique de la chevelure. Mais, avec l’âge, la phase anagène du cheveu, c’est-à-dire sa phase de croissance, est réduite. Les cheveux deviennent plus fins et moins visibles. Ce n’est donc pas tant une perte de cheveux qu’une perte de densité de la fibre capillaire. Rien à voir par conséquent avec la calvitie, qui touche principalement les hommes. Résultat chez la femme : le crâne est apparent, la raie est plus marquée. L’âge joue beaucoup dans ce phénomène, en créant un déficit énergétique au niveau de la racine, mais chacun n’est pas touché de la même manière. Par ailleurs, l’excès d’hormones androgènes (mâles) à l’arrivée de la ménopause notamment, peut participer à l’affinement de la chevelure. Des soins capillaires redensifiants semblent aider à retrouver vitalité. Veillez néanmoins à privilégier toujours des actifs doux, pour ne pas provoquer une inflammation du follicule pileux qui affaiblirait la racine. Enfin, attention aux silicones qui étouffent le cheveu et l’alourdissent.
« Je me suis fait une coloration de cheveux hier, et depuis j’ai des plaques rouges sur le crâne qui me démangent… »
Une femme sur deux se colore les cheveux. Et ces teintures sont parfois à l’origine d’intolérances, voire de réactions allergiques. Des réactions qui peuvent se manifester localement, par un eczéma du cuir chevelu par exemple, ou de manière plus sérieuse par un œdème, qui nécessite une consultation d’urgence. C’est le paraphénylènediamine (PPD), présent dans la majorité des teintures pour fixer les pigments de manière homogène, qui est majoritairement responsable de ces allergies. Plus la couleur est foncée, plus les concentrations en PPD sont élevées. Et la mention « naturelle » ou « sans ammoniaque » ne protège pas de cet allergène. Respectez donc toujours le temps de pose et réalisez une dose d’essai au creux du poignet 24 heures avant. L’Agence du médicament (ANSM) conseille également de retirer immédiatement la teinture dès que vous ressentez un picotement, une brûlure ou une démangeaison, de toujours porter des gants, de retirer tout objet métallique et d’éviter tout contact avec les yeux, le visage ou les oreilles. Enfin, ne faites pas de teinture si vous avez déjà fait une coloration au henné, aux sels métalliques, progressive ou repigmentante, conseille encore l’ANSM.
« Mes cheveux sont secs depuis toujours. Comment faire pour qu’ils soient plus doux ? »
Un cheveu sec, poreux et cassant devient vite terne. C’est la conséquence de la disparition du film hydrolipidique qui protège la fibre capillaire. Ce bouclier ne joue plus le rôle de barrière, les écailles du cheveu se soulèvent et l’eau présente à l’intérieur s’évapore. La sècheresse des cheveux peut être constitutive ou acquise, à la suite d’agressions répétées : coloration, séchage, fer à lisser, soleil… Pour retrouver douceur et hydratation, il faut donc reconstituer la cuticule capillaire, en apportant des lipides, pour redonner un équilibre hydrique au cheveu. Misez donc sur les actifs nourrissants : acides gras essentiels présents dans les huiles végétales, comme l’avocat, le karité ou le jojoba, glycérine, céramide ou encore kératine, le ciment du cheveu. L’huile peut être appliquée pure sur le cheveu, environ une heure avant le shampoing. Par ailleurs, évitez l’eau trop chaude et les lavages intempestifs. Enfin, n’oubliez pas que la nutrition du cheveu passe aussi par l’assiette (voir encadré).
« Je souffre de dermite séborrhéique. Comment espacer les récidives ? »
La dermite séborrhéique est une maladie de peau qui touche le visage et le cuir chevelu. Elle se caractérise par l’apparition de pellicules grasses sur le crâne et souvent sur les sourcils, le front ou les ailes du nez, associée à des plaques rouges squameuses. Si le traitement va soigner les poussées, il ne permettra pas une guérison définitive, les récidives étant quasi systématiques. Le traitement va avoir plusieurs objectifs, à la fois réduire le nombre de champignons malassezia sur la peau, responsables de la maladie, et lutter contre l’inflammation grâce à des dermocorticoïdes. L’excès de sébum devra également être contrôlé. Ce traitement doit impérativement être associé à de bons réflexes d’hygiène : ne pas gratter, se laver les mains fréquemment et respecter les temps de pose des shampoings et gels moussants.
« J’ai des pellicules, mais des cheveux plutôt secs. Je ne sais plus quoi faire pour m’en débarrasser ! »
La moitié des Français souffrent de pellicules, mais seuls 30 % d’entre eux utilisent un shampoing antipelliculaire. Ces soins sont pourtant indispensables pour se débarrasser des pellicules. Mais encore faut-il savoir de quel type de pellicules il s’agit, car il en existe deux types : grasses et sèches. Les pellicules sèches sont celles qui tombent en flocons sur les épaules. Grosses et visibles à l’œil nu, elles sont souvent accompagnées d’un cuir chevelu sec et de démangeaisons. Le crâne perd alors de sa souplesse et se desquame. Plus petites, jaunâtres et collantes, les pellicules grasses restent quant à elles collées aux cheveux. Les pellicules sont la conséquence d’une desquamation accélérée du cuir chevelu. Alors que le renouvellement cellulaire du cuir chevelu prend normalement 14 jours, il peut être réduit jusqu’à 5 jours chez les personnes qui ont des pellicules. La plupart du temps, le responsable est un champignon : le pityriasis capitis. Pour soigner ces pellicules sèches, un shampoing antipelliculaire devra être utilisé, avec un actif antifongique. Son efficacité est généralement bien visible au bout de 3 semaines, mais si les symptômes persistent, des lotions thérapeutiques peuvent être prescrites, en cas de cuir chevelu très inflammatoire notamment, qui requièrent l’utilisation de corticoïdes locaux. Le respect du temps de pose, en général de 3 à 5 minutes, est impératif. Le traitement d’attaque dure 4 semaines à raison de deux ou trois shampoings hebdomadaires, suivi par une phase d’entretien avec un seul shampoing par semaine, en relais d’un shampoing doux. L’eau trop chaude, les lotions alcoolisées ou encore les teintures capillaires sont déconseillées.
« J’ai les cheveux qui graissent très vite, mais des pointes sèches. Quel type de produits dois-je utiliser ? »
C’est une nature de cheveux mixte, très fréquente. Les racines grasses sont la conséquence d’une hyperséborrhée : le cuir chevelu sécrète trop de sébum, pour des raisons héréditaires, hormonale ou simplement environnementale. Pour éviter que les cheveux ne graissent trop vite, mieux vaut utiliser des shampoings pour cheveux gras, absorbants, à base d’argile par exemple et rincer à l’eau tiède pendant de longues minutes, jusqu’à ce que le cheveu crisse sous les doigts. Pour les pointes sèches, appliquez seulement sur les pointes un masque nourrissant. En sortant de la douche, ne frottez pas vos cheveux avec la serviette, car cela activerait les glandes sébacées. Par ailleurs, le sèche-cheveux doit être à une température ambiante. Attention aux shampoings trop décapants, qui provoqueraient un effet rebond et accentueraient la production de sébum. Privilégiez également les shampoings à « usage quotidien » plutôt que les shampoings doux ou les produits pour bébé, trop riches. Enfin, en cas de cheveux gras, il est important d’éviter tous les produits coiffants occlusifs, à base de paraffine ou de cires.
« J’ai le crâne irrité, qui me gratte. Qu’est-ce qui peut m’apaiser ? »
Lorsque le cuir chevelu est agressé, il perd sa barrière protectrice. Les agents allergènes ou irritants peuvent alors plus facilement passer la barrière cutanée et fragiliser la peau. Échauffement, démangeaison, picotement… La première cause d’irritation du cuir chevelu est la coloration capillaire. Certains soins peuvent également être à l’origine de ces désagréments. Évitez ainsi tout ce qui contient des silicones, des tensioactifs comme le sodium lauryl sulfate ou encore des huiles essentielles. À l’inverse, privilégiez les actifs apaisants, cicatrisants et anti-inflammatoires : panthénol, calendula, bisabolol, extrait de pivoine…
Bien manger, pour des cheveux en pleine forme !
Avoir de beaux cheveux, nourris et pleins de vie, passe aussi par l’assiette. Misez donc sur les aliments riches en silice, fer et vitamine B comme le germe de blé ou les lentilles. Les acides gras insaturés, présents dans le saumon, l’huile d’olive ou la noisette, sont également conseillés. À cette alimentation équilibrée pourront être ajoutés des compléments alimentaires de manière ponctuelle, intégrant notamment des vitamines du groupe B (B5, B6, B8). Demandez conseil à votre pharmacien !
Que penser des shampoings secs ?
En vogue ces dernières années, le shampoing sec se place en alternative au lavage classique. Or, s’il peut dépanner de temps en temps, il ne nettoie en aucun cas la chevelure. Le shampoing sec se contente d’absorber l’excès de sébum à la racine. Ne le laissez pas plus de 24 heures, car il étouffe le cheveu et peut provoquer des démangeaisons. Et n’oubliez surtout pas de bien brosser et rincer !
Léa Galanopoulo