En théorie, deux choses sont essentielles pour vivre : respirer et manger. Se nourrir permet de fournir de l’énergie au corps en lui apportant tous les nutriments nécessaires à son fonctionnement.
Le système digestif est un ensemble d’organes et de fonctions associées qui permet de digérer les aliments afin d’en tirer les nutriments nécessaires et d’en éliminer les déchets inutiles. Aujourd’hui, explorons en images l’appareil digestif pour suivre l’épopée des aliments, de l’assiette aux toilettes.
Chapitre 1 : passage à la mastiqueuse
La première étape d’un périple qui durera 24 heures prend place dans la bouche, la porte d’entrée où les aliments sont réduits en petits morceaux par les dents. Pour accompagner cette action mécanique, trois paires de glandes salivaires s’affairent et sécrètent la salive qui lubrifiera les aliments avant qu’ils ne poursuivent leur chemin. Cette dernière a également une action chimique, car elle commence à digérer l’amidon (sucre) des aliments grâce à une enzyme.
Lorsque les aliments sont prêts à continuer leur route, la langue les pousse vers l’arrière et le voile du palais se soulève, déclenchant le réflexe de déglutition. La bouchée se dirige alors vers l’oesophage.
Chapitre 2 : séjour en pays acide
Après la déglutition, les aliments vont se retrouver dans une sorte de toboggan qui les mènera à l’estomac. Ce toboggan est un tube, appelé oesophage, un conduit musculeux qui se contracte afin de faire glisser les aliments, désormais devenus le « bol alimentaire », vers l’estomac. Les contractions musculaires sont nommées péristaltisme, elles ressemblent un peu à un ver de terre qui se déplace. Cette action des muscles ne semble pas utile quand la gravité peut simplement faire descendre les aliments, mais le péristaltisme permet en fait d’avaler même la tête en bas !
Le bol alimentaire débouche enfin sur l’estomac où il va rester quelques heures, baigné dans un liquide acide, et brassé par des contractions musculaires (toujours le péristaltisme).
Ce séjour est en réalité une étape de décomposition de la nourriture où des glandes tapissant la paroi de l’estomac vont produire le suc gastrique constitué d’acide chlorhydrique et de pepsine. Ce bain acide a pour rôle d’entamer la digestion des protéines alimentaires grâce à la pepsine, et d’éliminer une partie des bactéries qui se sont invitées au voyage. La bouillie qui en résulte est nommée le chyme.
Au bout de 2 à 4 heures, le chyme est vidangé via le sphincter pylorique et poursuit sa route vers l’intestin grêle.
Chapitre 3 : au cœur de l’action
Le chyme va donc pénétrer dans le grand tube qu’est l’intestin. C’est là où il passera le plus gros de son temps et où la digestion se fera. L’intestin est composé de deux parties : l’intestin grêle et le gros intestin. Ces deux portions du tube digestif marquent en fait deux temps distincts dans la digestion. Mais avant de continuer notre voyage, nous allons marquer une étape pour parler des organes digestifs annexes, centraux dans le fonctionnement de l’intestin.
Chapitre 4 : le bout du tunnel
Intestin grêle et gros intestin sont séparés par la valve iléocæcale, c’est par là que passe le chyme pour la dernière partie de la digestion, où les nutriments finissent d’être absorbés et où se forment les fèces (aussi appelés excréments).
Les contractions du gros intestin font avancer lentement le chyme dont sont absorbées les dernières protéines et vitamines restantes, ainsi que l’eau et les ions (sodium, chlorure). Après de 3 à 10 heures dans cette partie du tube digestif, le chyme se trouve dans la partie du gros intestin appelé côlon, il est quasiment solide (car l’eau a été absorbée) et se renomme fèces. Cette matière est poussée par contractions dans le rectum où elle patientera jusqu’à un moment propice à la défécation. Enfin, les excréments seront évacués par l’anus, porte de sortie de ce long voyage de 24 heures.
Dans l’intestin grêle, le chyme est enveloppé de sucs pancréatique et intestinal, et de bile, qui opèrent ensemble la digestion chimique des aliments. Celle-ci se fait par l’absorption des nutriments (glucides, acides aminés, oligo-éléments, lipides, eau, vitamines) à travers la paroi de l’intestin grêle. Il existe aussi une digestion mécanique de l’intestin qui se contracte pour faire avancer le chyme. Cette étape prend de 3 à 5 heures.
Le processus entier de la digestion est régulé par le cerveau qui commande chaque sécrétion et contraction grâce aux informations que lui renvoient les différents organes du tube digestif.
Le foie
Le foie se situe juste sous le diaphragme. Il filtre le sang venant du tube digestif en le débarrassant de ses impuretés. Le foie sécrète également la bile qui viendra faciliter l’absorption des lipides. En réalité, ce fabuleux organe a d’autres fonctions liées au métabolisme, mais il lui faudrait un article dédié pour toutes vous les expliquer !
Le pancréas
Caché derrière l’estomac le pancréas sécrète le suc pancréatique qu’il envoie à l’intestin grêle via le conduit pancréatique, puis l’ampoule hépatopancréatique. Le suc permet notamment la digestion du gras, des protéines et de l’amidon.
La vésicule biliaire
Ce petit sac est accroché au foie et lui sert de réserve de bile. Quand le moment est venu, la vésicule libère la bile via l’ampoule hépatopancréatique.
L’échelle de Bristol
Adapté du concept fait par DCA Candy, Emma Davey sur la base de l’échelle de Bristol
La texture et la forme de vos excréments sont le reflet de l’état de votre digestion, l’échelle de Bristol vous permet d’analyser ce qui se passe dans votre tube digestif.
Ainsi, lorsque vous souffrez de diarrhées, c’est-à-dire de selles liquides et fréquentes, c’est que le chyme est passé trop rapidement dans l’intestin, nuisant à l’absorption normale de l’eau et des nutriments.
La constipation, elle, se caractérise par des selles peu fréquentes et dures à évacuer qui restent trop longtemps dans le côlon où elles se dessèchent et durcissent.
Pourquoi salivons-nous ?
Le cerveau commande la sécrétion de salive. En dehors des repas, il assure une production constante d’un demi-millilitre de salive par minute pour garder la bouche humide. Dès qu’un stimulus indique au cerveau qu’il faut reprendre les activités de digestion, il ordonne la production accrue de salive. Et pour le cerveau, un stimulus peut aussi bien être un gâteau que la simple pensée ou odeur de ce dernier !
Le saviez-vous ?
Les médicaments à prise orale sont absorbés à différents endroits du tube digestif selon l’action voulue et la rapidité d’action souhaitée.
Ainsi, certains médicaments sont faits pour être gardés dans la bouche où la libération de la substance active dans le sang se fait rapidement.
La plupart des comprimés que nous avalons commencent à se dissoudre dans l’estomac où ils sont absorbés par la paroi entérale pour rejoindre la circulation sanguine. Certains continuent à être absorbés dans l’intestin et rejoignent la circulation sanguine.
Dans tous les cas, le principe actif du médicament désormais dans le sang va passer par le foie qui le transforme et en élimine une grande partie.
Les flatulences
sont causées par des bactéries qui se trouvent dans le gros intestin. En effet, ces dernières fermentent les glucides restant du chyme et cette action dégage des gaz qui, une fois accumulés, deviendront des pets.
- L’estomac peut contenir de 2 à 4 litres de nourriture alors que vide, son volume n’est que de 50 millilitres (un tube de crème hydratante) !
Par Juliette Dunglas