Le pénis est composé de 3 organes érectiles : deux corps caverneux, cylindriques, et d’un corps spongieux qui entoure l’urètre (le canal qui conduit l’urine). Ils ont la capacité de se gorger de sang, comme une éponge, et sont composés de vaisseaux sanguins et de tissus musculaires. Lorsque les artères des corps caverneux et spongieux sont relâchées, le sang afflue dans la verge : c’est l’érection. Lorsqu’elles se contractent, l’afflux de sang quitte le pénis, qui retrouve son état de repos.
Qu’est-ce que la dysfonction érectile ?
Il s’agit d’une incapacité à obtenir ou à maintenir une érection suffisante pour permettre une activité sexuelle satisfaisante. Cette incapacité doit persister pendant plus de 3 mois pour entrer dans la définition de la dysfonction érectile. Cela diffère donc d’une simple « panne ».
Quel impact a-t-elle ?
Perte de confiance en soi, déni, colère, anxiété, dépression… Les conséquences de la dysfonction érectile sur le moral des hommes atteints peuvent être importantes, mais sont très variables d’une personne à l’autre. De même, ce trouble peut être une source de souffrance pour les partenaires.
Il arrive qu’un trouble de l’érection mette à mal certains couples, qui évitent de se toucher et qui finissent par faire le deuil de leur vie sexuelle ou s’éloignent. Néanmoins, la plupart des partenaires se montrent compréhensives, sont prêtes à aider et incitent même leur compagnon à consulter.
Quelles en sont les causes ?
Surtout après 50 ans, la dysfonction érectile est bien souvent un symptôme révélateur d’un autre trouble, pouvant avoir des origines très variées.
L’érection résultant d’un fort afflux sanguin dans le pénis, les maladies qui affectent les vaisseaux sanguins ont un impact : c’est par exemple le cas du diabète ou des maladies cardio-vasculaires. Une pathologie de la prostate, appelée hypertrophie bénigne de la prostate, peut également être en cause dans ce trouble (voir article Hypertrophie de la prostate), tout comme un manque de désir ou un problème d’ordre psychologique. Une dépression, par exemple, peut se répercuter sur la qualité de l’érection. Autres causes possibles : un déficit hormonal ou une atteinte des tissus de la verge…
D’autre part, certains médicaments peuvent avoir pour effet secondaire de rendre difficile l’érection.
Comment réagir ?
Lorsque les problèmes d’érection s’installent plus de trois mois, il est conseillé de consulter son médecin généraliste. Il posera alors des questions nécessaires pour identifier au mieux la cause du problème et pour évaluer son retentissement sur le moral et sur le couple. Il fera aussi un examen physique et prescrira un bilan biologique.
Comment traiter la dysfonction érectile ?
La dysfonction érectile se soigne. Il suffit parfois de traiter la cause initiale (dépression, syndrome d’apnées du sommeil, diabète) pour retrouver des érections de qualité. De plus, des médicaments spécifiques pour traiter la dysfonction en elle-même existent. Les plus connus sont les inhibiteurs de la phosphodiestérase 5, molécules qui facilitent l’afflux de sang dans la verge et qui ont fait preuve de leur efficacité. Mais, attention, une excitation sexuelle est indispensable pour initier l’érection. Ces traitements peuvent être combinés à une psychothérapie ou une sexothérapie.
En cas d’échec, le médecin fera un bilan plus approfondi et pourra vous prescrire des hormones. Il pourra aussi vous recommander un autre médicament actif sur l’érection, sous forme d’injection intracaverneuse (autopiqûre dans le corps caverneux du pénis), de mini-suppositoire à insertion intra-urétrale, ou encore l’utilisation d’une pompe à érection ou vacuum. Parfois, la pose d’un implant pénien peut être envisagée lorsque les autres solutions n’ont pas fonctionné.
Cécile Pinault
Quelques chiffres
- Difficile d’en parler à son médecin…
Moins d’un patient sur 4 ose parler d’un problème sexuel en consultation, d’après une étude américaine parue en 2009. - Et difficile d’interroger son patient !
Moins de 15 % des médecins posent spontanément des questions sur la santé sexuelle à leurs patients, d’après la même étude. Or, la majorité des patients souhaiteraient que ce soit le médecin qui amorce le dialogue sur les sujets sexuels. - 37% des hommes attendent plus d’un an pour parler d’un trouble de l’érection à leur partenaire.
Est-ce un trouble fréquent ?
Des chiffres fiables sont difficiles à obtenir, car c’est un sujet encore tabou. Néanmoins, les estimations montrent toutes une augmentation de la fréquence de la dysfonction érectile avec l’âge.





