Utilisées depuis l‘Égypte ancienne, les huiles essentielles demeurent une alternative aux traitements médicamenteux classiques.
La voie orale
Les huiles essentielles absorbées par voie orale ne peuvent pas être administrées telles quelles. En effet, à quelques exceptions près, elles doivent toujours être diluées sur un support. Celui-ci peut être une pastille neutre, un sucre, une cuillérée de miel ou d’huile végétale mais aussi du lait entier, un yaourt ou de la mie de pain. Les huiles essentielles peuvent également s’utiliser en dilution dans de l’eau. Il faut cependant prendre soin de les mélanger au préalable avec un dispersant tel que le solubol. Cette voie d’administration permet l’utilisation de dose très précise mais seulement pour de petites quantités de substances actives. Pour éviter leur gout très fort ainsi qu’une éventuelle irritation de la muqueuse de l’oesophage, les huiles essentielles se retrouvent aussi à l’intérieur de capsules ou de gélules. En général, la posologie pour la voie orale est de 1 goutte d’HE pour 25kg de poids 1 à 3 fois/jour.
→ exemple : HE de Teatree, anti-infectieuse, 2 gouttes 3x/j
La voie cutanée
C’est « la voie royale » pour l’administration des huiles essentielles. Grace à leur lipophilie, les huiles essentielles pénètrent facilement la peau. Comme pour la voie orale, la majorité des huiles essentielles doivent être diluées avant application sur la peau. Généralement le diluant utilisé est une huile végétale. Pour les massages aromatiques, il est davantage conseillé d’utiliser du beurre végétal comme support huileux. Cette voie d’administration est celle qui permet l’action la plus rapide. De plus, les corps gras, utilisés pour la dilution, freinent la pénétration des huiles essentielles dans la circulation générale. Ceci permet une longue durée d’action. La dilution est ensuite appliquée à l’aide d’une compresse, d’un cataplasme d’argile ou d’un massage aromatique sur un point vital d’acupuncture. Par exemple au niveau de la zone occipitale et des tempes pour les maux de tête ou sinusites, et de la plante des pieds pour les soins ORL. Attention aux bains d’huiles essentielles, avec des huiles dermocaustiques : cannelle, thym clair, origan, sarriette, clou de girofle…
→ exemple : HE Lavande officinale, apaisante, relaxante, 6 gouttes 3x/j diluées sur la peau
La voie respiratoire
L’inhalation est la technique la plus utilisée pendant l’hiver. En cas de troubles respiratoires : de l’eau chaude dans un récipient, 5 gouttes d’huiles essentielles, d‘Eucalyptus radiata par exemple, puis 10 minutes d’inhalation sont conseillées. Les molécules aromatiques des huiles essentielles inhalées montent au cerveau via des millions de cellules nerveuses situées au niveau de la muqueuse nasale. Ce phénomène leur confère donc une vitesse d’action remarquable mais sur une durée très brève. Les huiles essentielles peuvent également être diffusées dans l’atmosphère à l’aide d’un diffuseur ou d’un brumisateur. Cependant, elles ne sont pas utilisées dans un but thérapeutique mais comme assainissant et purifiant de l’air ambiant. L’utilisation d’huiles essentielles dans l’air ambiant est controversée, car les HE sont suspectées d’être des polluants intérieurs. De plus, ces diffuseurs ne doivent pas être utilisés en présence de chat, cette diffusion étant dangereuse pour l’animal.
→ exemple : HE Lavande officinale, apaisante, relaxante, 6 gouttes 3x/j diluées sur la peau
Autres voies d’administration
Les huiles essentielles peuvent aussi être administrées par voie rectale ou vaginale, sous forme de suppositoires ou d’ovules gynécologiques. Pour une absorption très rapide, la voie sublinguale est également indiquée.
Les huiles essentielles chez la femme enceinte
« La grossesse c’est un état de la femme très particulier, dans lequel on doit limiter au maximum les risques médicamenteux et donc l’utilisation des huiles essentielles » nous explique Anthony Touboul, pharmacien d’officine, formateur en aromathérapie. « Pendant les 3 premiers mois de grossesse, l’utilisation d’huiles essentielles est à proscrire » poursuit-il. Cependant à partir du 4e mois et pendant l’allaitement, il est possible d’utiliser certaines huiles essentielles à des dosages faibles. Les huiles essentielles à cétones, phénols et celles réputées « abortives » (comme la Menthe poivrée) sont contre-indiquées pendant toute la durée de la grossesse et de l’allaitement.
Par Aloïs Surdeau