Certaines personnes se trouvent trop maigres et n’arrivent pas à grossir. Souvent taboue, la prise de poids est pourtant aussi compliquée que la perte de poids…
Suis-je trop maigre ?
Il existe l’indice de masse corporelle (IMC) qui, par son rapport entre la taille et le poids, vous permet de vous situer sur l’échelle de la corpulence. Pour calculer votre IMC, il faut diviser votre poids par la taille au carré. En pratique, un homme de 70 kg pour 1,75 m a un IMC de 70/(1,75*1,75) soit 2,8. Ensuite, vous pouvez comparer votre résultat au tableau de classification de l’Organisation mondiale de la santé ci-contre.
Si votre IMC est inférieur à 18,5, il est utile d’en discuter avec votre médecin traitant qui jugera, en fonction de vos antécédents et de votre état de santé actuel, si une prise de poids est recommandée.
Pourquoi certaines personnes sont-elles maigres ?
La maigreur fait peur, sans doute parce qu’elle nous rappelle de sombres heures de l’Histoire avec ses corps décharnés et donc la mort. Il existe différentes raisons d’être maigre et la maladie n’est heureusement pas la seule cause. Cela peut être constitutionnel : certaines personnes sont maigres, car c’est leur nature. Soit parce que leur organisme est très actif et élimine toute l’énergie ingérée par l’alimentation au lieu de la stocker, soit parce que leur appétit est naturellement faible et qu’elles ne ressentent pas le besoin de manger plus. Des facteurs génétiques sont sans doute impliqués dans ces cas. La maigreur peut bien sûr être liée à une maladie qui, à cause de son évolution, de ses traitements ou de leurs effets secondaires, a entraîné une importante perte de poids. Enfin, des troubles de l’alimentation comme l’anorexie peuvent être une cause de maigreur.
-> En cas de perte de poids rapide et sans explication, il est indispensable de consulter rapidement votre médecin pour réaliser un bilan.
Quelles sont les conséquences de la maigreur sur ma santé ?
Pour les personnes naturellement maigres, il n’y a pas de conséquences sur la santé : c’est leur nature. En revanche, dans le cas d’un amaigrissement lié à une dénutrition, une maladie ou ses traitements, il est important de reprendre du poids, car cette maigreur peut être dangereuse. En effet, notre corps a besoin de nombreux éléments pour bien fonctionner. Notre cerveau et notre cœur nécessitent un minimum d’alimentation pour nous maintenir en vie, car la dénutrition peut entraîner la mort. La dénutrition augmente le risque de nombreuses maladies :
– ostéoporose,
– dépression,
– troubles de la fertilité (aménorrhée ou absence de cycle chez la femme et baisse de la libido et de la testostérone chez l’homme),
– fatigue,
– affaiblissement du système immunitaire,
– augmentation des temps de cicatrisation, etc.
La reprise de poids est donc essentielle pour rester en bonne santé !
Mon alimentation est-elle équilibrée ?
C’est la première question à se poser ! Une alimentation déséquilibrée, même à base de junk food (fast food et autres aliments trop gras ou trop sucrés), peut entraîner un amaigrissement. En effet, votre organisme a besoin d’aliments variés et de nombreux nutriments. Si vous n’arrivez pas à grossir, il faut donc commencer à faire le point sur votre alimentation. Les recommandations du Plan national nutrition santé donnent une base du régime alimentaire équilibré qui vous permet de rester en bonne santé, sans être dénutri ou en surpoids :
- du pain ou des féculents à chaque repas,
- de la viande, du poisson, des œufs ou des légumineuses une ou deux fois par jour,
- des produits laitiers trois fois par jour,
- des fruits ou légumes cinq fois par jour.
À partir de cette liste, vous pouvez vérifier votre alimentation et repérer les erreurs que vous faites peut-être.
Ce qu’il faut faire
- Du sport : se dépenser est utile pour vous muscler (et le muscle pèse plus lourd que la graisse !), se sentir bien et avoir faim. L’activité physique ouvre l’appétit !
- Modérer les aliments et boissons trop sucrés, trop salés ou trop gras. Les sodas, les cafés agrémentés d’artifices sucrés, les pâtisseries, la charcuterie, etc. vous apportent beaucoup de calories, mais qui ne sont pas stockées utilement et donc elles diminuent votre appétit pour des aliments plus utiles à votre prise de poids.
- Favoriser les protéines (pour faciliter la prise de masse musculaire) et les glucides complexes (fournisseurs d’énergie).
- Enrichissez vos plats : une cuillère à soupe de parmesan, un jaune d’oeuf, du jambon haché, de l’huile… Il est possible de doper vos plats par ces gestes simples sans nuire à l’équilibre alimentaire.
- Pensez aux collations : si vous n’arrivez pas à augmenter vos repas, essayez de vous prévoir des collations à plusieurs moments de la journée (10 h, 16 h et 21 h par exemple), avec des aliments équilibrés.
- Éviter l’alcool, le tabac, les boissons énergisantes et le café qui augmentent les dépenses énergétiques.
Les aliments recommandés
- Les œufs
- Les viandes
- Les poissons
- Les fruits de mer
- Les laitages
- Les fromages
- Les légumes secs
- Le pain
- Les féculents
- Les fruits
- Les légumes
- Les fruits à coque
- Les graines
- L’eau
Les compléments nutritionnels oraux : pour quoi ? Pour qui ?
Les compléments nutritionnels oraux ou CNO sont des mélanges nutritifs (hypercaloriques, souvent enrichis en protéines) qui peuvent être recommandés pour aider à augmenter les apports nutritionnels chez les personnes dénutries.
- Les CNO sont prescrits par un médecin, remboursés par l’Assurance maladie et nécessitent un suivi médical.
Adaptés aux personnes âgées ou faibles, ces produits peuvent être bus à la paille ou au verre et à la petite cuillère. Il est préférable de les consommer à distance des repas, car ils peuvent couper l’appétit. On les consommera donc de préférence comme un encas.
Les CNO existent en version sucrée (vanille, fraise, caramel, chocolat, aux fruits, etc.) ou salée (légumes variés), ils peuvent se consommer chauds ou froids pour éviter la lassitude, certains pouvant également se cuisiner.
Il existe désormais des gammes sans lactose et sans gluten, en plein développement.
N’hésitez pas à demander conseil à votre pharmacien.
Gaëlle Monfort