La peau est un organe vital. Elle isole et protège l’organisme contre les agressions extérieures. Elle sert de barrière contre les pertes hydriques et caloriques, de protection, contre les traumatismes et de régulation thermique. C’est l’organe du toucher. Elle se renouvelle en permanence. En cas de blessure, le processus de cicatrisation se fait naturellement : arrêter l’hémorragie, protéger, assainir et refermer.
La cicatrisation d’une plaie est un phénomène très complexe. Elle met en jeu plusieurs facteurs et se passe en deux temps.
Les plaies chroniques
Les plaies chroniques (escarres, ulcères, lésions vasculaires du diabétique…) ne présentent pas de cicatrisation après 4 à 12 semaines, malgré un traitement local. Elles nécessitent un contrôle médical.
Pour une bonne cicatrisation
- Nettoyer (sérum physiologique ou eau savonneuse) le plus rapidement possible
- Désinfecter (solution antiseptique)
- Éviter l’exposition de la plaie à l’air (dessèchement trop rapide)
- Recouvrir la plaie avec un pansement, stérile si possible (maintien en milieu humide) et préférer les pansements hydrocolloïdes ou gras
- Ne pas exercer de tension au niveau de la plaie (ne pas porter de choses lourdes par exemple)
- Protéger la cicatrice du soleil (tant qu’elle est rouge ou rose)
- Utiliser une crème cicatrisante hydratante
- Masser la cicatrice doucement et régulièrement
Quelle cicatrice ?
La cicatrice sera visible si le derme profond ou l’hypoderme est atteint. Si la plaie s’étend sur une longueur de plus de 2 à 3 cm ou est profonde, des points de suture peuvent être nécessaires. Une altération d’une des étapes du processus peut conduire à une plaie chronique, une cicatrisation anormale, une cicatrice peu esthétique, voire des séquelles fonctionnelles.
Les contraintes
La rapidité et la qualité de la cicatrisation vont dépendre de plusieurs facteurs :
- État général de la personne
- Étiologie de la lésion
- État et taille de la plaie
- Localisation de la plaie
- Présence ou non d’une infection
Le processus de cicatrisation peut être perturbé par :
- Des atteintes métaboliques (diabète, insuffisance rénale ou hépatique…)
- Des carences en calories, protéines, vitamines
- Des pathologies vasculaires (artérite, insuffisance veineuse chronique, hypertension…)
- Un tabagisme
- Un âge avancé
- Un déficit sensitif
- Des défauts de circulation
- Certains traitements (immunodépresseurs, corticothérapie, chimiothérapie)
- Certaines maladies héréditaires Des problèmes de mobilité, des troubles de la continence, le stress…
Les peaux noires et mates
La peau noire peut présenter un processus de cicatrisation anormal :
Une cicatrice chéloïde, en particulier au niveau du menton, des lobes des oreilles, du cou, des épaules, de la poitrine et du haut du dos.
La cicatrice est alors plus visible, souvent foncée mais surtout épaisse et dure. Il s’agit d’une hyperactivité de la peau, avec une production trop importante des fibroblastes. Des tissus se forment autour de la plaie. Ce type de cicatrice peut être douloureux et entraîner des démangeaisons.
→ Un traitement à base de corticoïdes permet d’en diminuer le relief.
En cas d’infection
La présence de bactéries dans les plaies est normale. Elles font partie de la flore cutanée qui protège contre les germes étrangers. Cela n’entrave pas le processus de cicatrisation, sauf en cas de présence d’un trop grand nombre de germes, dans ce cas, une infection est possible.
Consultez si ces signes s’étendent et/ou en cas de fièvre.
Un traitement antibiotique peut être nécessaire.
→ Attention aux plaies dues à une brûlure ou à une morsure, aux plaies souillées de terre ou dues à un outil sale.
Marianne Carrière