La grippe frappe tous les ans durant l’hiver. Si, pour certaines personnes, ce ne sont que quelques jours à passer au fond du lit, cela peut être bien plus grave. Il existe un vaccin réactualisé chaque année pour en être protégé.
Si l’hiver est la saison des mouchoirs et des éternuements, être malade n’est pas une fatalité. Il existe pour la grippe un vaccin, qui peut être salvateur. La grippe est une maladie virale, elle se traduit souvent par de la toux, de la fièvre, des douleurs à la tête et aux muscles ainsi qu’une grande fatigue.
Les virus, beaucoup plus petits que les cellules humaines, pénètrent dans celles-ci et détournent le matériel génétique pour se reproduire, jusqu’à faire exploser la cellule en libérant des milliers de nouveaux virus qui se propageront dans l’organisme. Ils sont incapables de se reproduire d’une autre manière, et vont passer de personne en personne, via des microgouttelettes relâchées lors d’éternuements. Vous comprenez peut-être mieux pourquoi on vous a dit de mettre votre coude devant votre bouche lorsque vous toussiez.
Les virus se propagent ainsi et créent une épidémie. La grippe est un problème de santé publique mondiale et la France est aussi concernée : l’année dernière, d’après Santé publique France, 65 500 passages aux urgences concernaient des patients atteints par la grippe, la maladie a emporté 8 100 personnes.
« Parmi les personnes qui ont perdu la vie à cause de la grippe l’année dernière, près de 83 % faisaient partie des populations fragiles. »
Pourquoi y a-t-il un vaccin tous les ans ?
La grippe est causée par plusieurs virus, légèrement différents. De plus, ces virus évoluent année après année, et les vaccins doivent s’adapter. Si vous avez été vacciné l’année dernière et que le virus a changé, vous êtes immunisé contre certaines souches, mais pas les dernières. Voilà pourquoi il y a un vaccin annuel. Et pour le produire à temps, une véritable course contre la montre s’engage. L’Organisation mondiale de la santé reste aux aguets, et analyse régulièrement des souches de virus ayant infecté des Hommes aux quatre coins du monde, pour déterminer la structure d’un maximum de virus. En février, les laboratoires produisant les vaccins pour l’hémisphère Nord reçoivent les dernières souches. Elles sont transfectées dans des oeufs de poule dans lesquels les virus vont se multiplier un grand nombre de fois avant d’être purifiés, fractionnés et inactivés. Ce travail permet de produire des doses d’antigènes indispensables à la préparation des vaccins, puisque c’est en mettant le système immunitaire face à ces antigènes qu’il saura comment réagir lors d’une infection. Ces vaccins sont envoyés dans tout l’hémisphère Nord au début de l’automne pour se préparer à l’épidémie annuelle de grippe qui sévit durant l’hiver.
Comment fonctionnent les vaccins ?
Le système immunitaire est composé de cellules dont la mission est de protéger le corps des attaques extérieures. Pour cela, les nombreuses cellules de l’immunité utilisent différents mécanismes d’action. Les lymphocytes produisent des anticorps, de petites protéines qui viennent se fixer sur certains sites des virus et bactéries, que l’on nomme antigènes, ce qui permet de les neutraliser. Ces anticorps sont produits de manière aléatoire, jusqu’à ce qu’un ou plusieurs soient spécifiques d’un antigène. Il sera alors reproduit des milliards de fois, afin que l’organisme soit débarrassé de l’infection. Le lymphocyte se transformera alors en lymphocyte mémoire, à la durée de vie particulièrement longue. Si une infection du même type se produit, même des années plus tard, le corps pourra alors avoir une réponse parfaitement adaptée et efficace, ce qui explique pourquoi nous ne sommes pas victimes deux fois de la même infection, comme la varicelle. Un vaccin est une injection d’antigènes, sous forme de virus désactivés ou de particules de microbes inoffensifs, qui vont permettre au corps de trouver les bons anticorps et de les garder en mémoire. La personne vaccinée pourra lutter efficacement contre la maladie. Cela prendra tout de même un peu de temps, environ deux semaines, pour que les cellules immunitaires soient bien entraînées.
Pourquoi certaines populations sont-elles plus concernées que d’autres ?
Certaines populations sont considérées à risque, c’est parce qu’elles sont plus durement touchées par les virus de la grippe que d’autres. Parmi les personnes qui ont perdu la vie à cause de la grippe l’année dernière, près de 83 % faisaient partie des populations fragiles. Les personnes concernées en priorité par le vaccin saisonnier sont les personnes de plus de 65 ans, qui sont par nature plus fragiles, les femmes enceintes, dont l’immunité est diminuée, les personnes atteintes de certaines maladies :
– les maladies respiratoires, comme l’asthme, les broncho-pneumopathies ou la mucoviscidose,
– les maladies cardiovasculaires, comme l’insuffisance cardiaque, les cardiopathies congénitales, les personnes ayant des antécédents d’AVC, de pontage ou d’infarctus,
– les maladies neurologiques et neuromusculaires, comme la sclérose en plaques, les myopathies ou la paraplégie,
– les maladies des reins, du foie et les troubles métaboliques, les personnes en dialyse, diabétiques ou obèses,
– les maladies du système immunitaire et, dans ce cas, l’entourage doit aussi se vacciner.
Tous ces types de maladie sont aggravés par la grippe et peuvent avoir des conséquences désastreuses. Pourtant, l’année dernière, seuls 43,8 % des personnes fragiles avaient été vaccinées, c’est pourquoi il est important de les sensibiliser.
Pourquoi y a-t-il des adjuvants dans les vaccins, est-ce que les vaccins sont dangereux ?
Les détracteurs des vaccins les ont prétendus dangereux du fait des produits contenus dans les seringues. La toxicité des adjuvants n’a jamais été démontrée, alors que des millions de doses sont délivrées chaque année et la composition des vaccins, comme tous les médicaments, est surveillée de près par les pouvoirs publics. Ces adjuvants sont utilisés, car ils permettent d’augmenter, d’accélérer et de diversifier la réponse immunitaire du corps humain. Il existe tout de même des effets indésirables liés au vaccin, certaines personnes pouvant se sentir fiévreuses, ou avoir une douleur au point d’injection, mais ces effets ne durent pas plus de quelques jours. Certains cas extrêmement rares de réactions allergiques (un cas sur 450 000) ont été documentés, ces dernières restent incroyablement moins fréquentes que les possibilités de tomber gravement malade si l’on n’est pas vacciné.
Par Pierre-Hélie Disderot