La pilule : une révolution en termes de contraception !
Si le principe du préservatif est connu depuis des millénaires, l’apparition de la pilule contraceptive est beaucoup plus récente. Elle a été mise au point par le médecin et biologiste américain Gregory Pincus en 1956 et fut commercialisée en France en 1967.
Elle se compose de progestérone et d’un œstrogène de synthèse. Son but : empêcher l’ovulation. À cette époque, l’implication dans la régulation du cycle féminin de ces deux hormones ovariennes venait tout juste d’être comprise.
En dépit des effets secondaires non négligeables qu’elle entraînait en raison d’un fort dosage, la pilule suscita un vif engouement très rapidement et ce fut une vraie révolution dans les années 1960.
Minidosée, 3e génération… comment s’y retrouver ?
Grâce aux progrès de la médecine, les pilules sont de moins en moins dosées afin de limiter les effets indésirables (gonflement des seins, nausées, migraines, troubles vasculaires…). Il en existe plusieurs types. On distingue tout d’abord les pilules combinées associant œstrogène et progestatif (aussi appelées pilules œstroprogestatives ou pilules minidosées) et les pilules microprogestatives ou microdosées qui contiennent uniquement un progestatif.
Plusieurs générations de pilules combinées ont vu le jour : on les distingue par le progestatif qu’elles contiennent (l’œstrogène de synthèse utilisé étant généralement l’éthinylestradiol, sauf pour deux pilules récemment commercialisées qui contiennent un œstrogène naturel). Parmi les pilules de 1re génération, une seule reste utilisée en France, les autres étant trop fortement dosées.
« Les pilules de 4e génération sont une catégorie un peu « fourre-tout ». Il s’agit d’un abus de langage », souligne le Dr Béatrice Guigues, gynécologue à Caen.
Quel que soit le type de pilule, leur efficacité atteint aujourd’hui plus de 99 %, pour peu qu’elle soit prise consciencieusement.
Quels sont les risques ?
La polémique débutée fin 2012 sur les pilules de 3e et 4e générations a pointé du doigt le risque de thrombose veineuse liée à la prise de la pilule. Le fait que ces pilules plus récentes et moins dosées soient à plus haut risque peut s’expliquer : « les effets thrombotiques veineux de la pilule sont dus à l’œstrogène de synthèse, toutefois, ils sont contrecarrés par le progestatif. S’il n’y a pas assez de progestatif, les effets néfastes seront plus importants. Tout est question d’équilibre entre les deux hormones », indique la gynécologue.
En 2013, les recommandations officielles ont été mises à jour. « Désormais, nous devons prescrire en première intention des pilules de 2e génération à base de lévonorgestrel [progestatif de synthèse]. Nous prescrivons les autres types de pilules au cas par cas, si la tolérance n’est pas bonne : saignements, problèmes cutanés… », précise le Dr Béatrice Guigues. « Cette polémique a suscité une peur des hormones, mais les bénéfices de la pilule restent supérieurs aux faibles risques associés, lorsque les contre-indications sont éliminées par un interrogatoire attentif », rassure-t-elle.
Quels sont les progrès attendus ces prochaines années ?
« De nouvelles molécules, avec des effets secondaires et des risques encore davantage réduits… », tels sont les progrès que l’on peut attendre. Le Dr Béatrice Guigues ajoute toutefois que « la pilule a déjà fait ses preuves, elle est efficace et bien tolérée ». Et si elle reste globalement le moyen de contraception privilégié des Françaises, son utilisation baisse au profit d’autres méthodes (patch, implant..). Le stérilet (dispositif intra-utérin) est désormais en tête chez les 45-49 ans.
Charlène Catalifaud
La pilule du lendemain est à utiliser de façon exceptionnelle à la suite d’un rapport à risque de grossesse. Elle permet à la fois de retarder l’ovulation et de rendre hostile l’utérus à une éventuelle implantation. Il en existe deux types : celles à base de lévonorgestrel et celles, plus récentes, à base d’acétate d’ulipristal.
La première peut être prise jusqu’à 3 jours après le rapport à risque et la seconde jusqu’à 5 jours (ce qui lui vaut le nom de « pilule du surlendemain »). Dans tous les cas, plus la pilule est prise tôt, plus elle sera efficace.
Régulièrement, l’apparition prochaine de la pilule masculine est annoncée. Malheureusement mesdames, il va falloir attendre un peu avant que les hommes ne prennent le relai, les mécanismes en jeu étant très complexes.
Aucune commercialisation prochaine n’est donc prévue à l’heure actuelle.
Dates clés
- 1956 : Mise au point de la première pilule
- 1967 : Commercialisation en France de la première pilule
- 1978 : Commercialisation de la première pilule microdosée au lévonorgestrel
- 1999 : Commercialisation de la première pilule microdosée au désogestrel
- 1999 : Commercialisation de la pilule du lendemain
- 2009 : Commercialisation de la pilule du surlendemain
- 2013 : Nouvelles recommandations
Depuis 2007, le 26 septembre est la journée mondiale de la contraception.