Qu’est-ce que la micronutrition ?
Schématiquement, les aliments que nous consommons sont composés de :
– macronutriments qui fournissent l’énergie (les calories) nécessaire à l’organisme. Ce sont les lipides, les glucides et les protéines ;
– micronutriments qui ne jouent aucun rôle énergétique, mais dont le rôle est fondamental pour le fonctionnement de l’ensemble des métabolismes. Ce sont les vitamines, minéraux, oligo-éléments, acides gras essentiels, mais aussi les flavonoïdes, acides aminés, ainsi que les nutriments doués d’effets probiotiques et prébiotiques (cf. encadré ci-dessous pour en savoir plus)… Aujourd’hui, notre alimentation se caractérise par une baisse de la densité en micronutriments et par une consommation inadéquate en graisses et en sucres rapides ; les différents métabolismes de l’organisme sont alors perturbés, ainsi que l’assimilation digestive qui dépend du bon équilibre du microbiote intestinal.
La micronutrition consiste à dépister et corriger les déficits micronutritionnels. Elle s’intéresse également au fonctionnement digestif, et en particulier à l’équilibre du microbiote intestinal.
Les conseils en micronutrition comprennent d’une part un ajustement des habitudes alimentaires et d’autre part une complémentation sur mesure si besoin.
A qui s’adresse-t-elle ?
La micronutrition a de nombreux champs d’application.
– Les troubles du fonctionnement digestif : assimilation des aliments, confort et transit digestifs, allergies, intolérances, problèmes de perméabilité intestinale.
– La prévention du surpoids, l’accompagnement du traitement du surpoids et de ses complications cardiométaboliques.
– Les troubles de l’humeur et du sommeil ; les troubles du comportement alimentaire ; le sevrage tabagique.
– L’alimentation santé : comment adapter son alimentation pour son bien-être quotidien et sa santé à long terme.
– La lutte contre le vieillissement et les maladies dégénératives.
– La nutrition du sport : optimiser les performances sportives, la tolérance à l’entraînement et la récupération.
– La prévention des maladies cardiovasculaires et du syndrome métabolique.
– La nutrition préventive de l’ostéoporose et des états de fragilité…
Elle est envisageable dans trois grandes situations :
– en prévention primaire, vous n’êtes pas malade, vous ne vous plaignez pas, mais vous avez envie d’optimiser votre forme, vos performances, votre esthétique… et surtout vous souhaitez conserver un bon état de santé…
– en prévention secondaire, en particulier lorsque vous n’êtes pas vraiment malade, mais que déjà vous ne vous sentez pas bien…
– en prévention tertiaire, vous êtes déjà traité(e) pour une pathologie diagnostiquée, mais vous souhaitez mieux supporter le traitement, éventuellement baisser la posologie, et vous sentir mieux malgré ce handicap…
Pourquoi faire appel à un médecin ou professionnel de santé pour la prise de compléments alimentaires ?
La prise de compléments alimentaires n’est pas anodine. Elle s’inscrit dans un conseil nutritionnel personnalisé et n’est judicieuse que si elle répond à un besoin individuel. Un professionnel de la santé est à même de vous conseiller : sa formation en micronutrition et son expérience lui permettront de choisir la meilleure stratégie pour vous aider.
Une consultation de micronutrition ?
Le micronutritionniste va dans un premier temps identifier l’origine de vos perturbations de santé. Il s’aidera d’outils diagnostiques tels que :
– des questions très simples sur votre alimentation et votre comportement nutritionnel permettant de repérer vos déséquilibres alimentaires et de suspecter certains déficits en micronutriments ;
– une enquête plus précise mettant en évidence les troubles évoqués spontanément ou ignorés.
Les résultats obtenus peuvent parfois justifier une exploration biologique complémentaire. Elle confirme ce que la première phase a mis en exergue et affine le bilan. L’analyse de ces enquêtes et bilans constitue le point de départ d’un conseil personnalisé pour un retour vers l’équilibre et un sentiment de bien-être.
La durée de la consultation est d’environ 45 minutes en moyenne. Certains prennent 1 h, d’autres 30 minutes. Cette durée varie en fonction du professionnel de santé.
De même, le tarif de consultation varie de 30 à 65 € en moyenne, selon que vous consultez un professionnel de santé médecin ou naturopathe, kinésithérapeute… Tout dépend de vos besoins.
A noter que les pharmaciens et équipes officinales ont la possibilité d’être formés à la matière médicale et scientifique qu’est la micronutrition, ainsi qu’aux aspects pratiques du conseil.
Zoom sur la micronutrition et la microbiote intestinal
Le microbiote intestinal désigne la flore intestinale, c’est-à-dire l’ensemble des micro-organismes vivant dans l’intestin grêle et le côlon. Il comptabiliserait 100 000 milliards de bactéries, soit dix fois plus que le nombre de cellules constituant le corps humain !
Les probiotiques sont des micro-organismes vivants présents dans la flore intestinale et qui stimulent le système immunitaire. Ce sont des levures ou des bactéries qui renforcent l’immunité quand elle est faible. Pour qu’ils soient efficaces, les probiotiques doivent être ingérés en quantité suffisante et doivent résister à l’acidité gastrique de l’estomac.
Les prébiotiques, eux, sont un ensemble de fibres constituées de glucides complexes qui nourrissent la flore intestinale. Pour être efficace, l’apport en fibres doit être de 30 g/personne/jour. Il y a plusieurs catégories de prébiotiques qu’on trouve dans différents aliments. Par exemple, l’inuline se trouve dans l’artichaut, l’ail, l’asperge, le topinambour, la banane ou la racine de la chicorée (retrouvez une idée recette à base d’artichaut sur la page suivante). La pectine, elle, est une fibre soluble qui se trouve dans tous les fruits dont on peut faire de la gelée : pomme, groseille, coing, agrumes…
À noter que les scientifiques s’intéressent aujourd’hui à la responsabilité du microbiote dans les troubles digestifs, l’allergie, l’obésité, le diabète, la dépression ou encore l’autisme…
Idée recette : Quinoa et artichaut comme un risotto
INGRÉDIENTS POUR 2 PERSONNES
• 2 artichauts moyens
• 2 oignons
• 100 g de quinoa cru (soit 1 volume)
• 1 c. à s. d’huile d’olive
• Sel, poivre
• 2 volumes d’eau
PRÉPARATION
1. Laver les artichauts et les cuire 10 min à la vapeur. Ôter ensuite les feuilles et le foin pour ne conserver que le fond.
2. Peler et émincer les oignons. Dans un faitout, faire chauffer l’huile doucement et ajouter les oignons. Lorsqu’ils sont dorés, rajouter le quinoa et laisser cuire quelques instants en remuant bien, jusqu’à ce qu’il devienne translucide. Ajouter 2 volumes d’eau. Saler, poivrer et laisser cuire 15 à 20 min selon la texture souhaitée (grains plus ou moins fermes).
3. À mi-cuisson, rajouter les artichauts pour qu’ils se fondent dans le mélange.
Servir chaud.
Variante : Ce plat peut être agrémenté de lardons, de dés de jambon ou de poulet.
Info+ : L’artichaut est très riche en fibres, notamment en inuline, qui est un prébiotique.
Article rédigé en collaboration avec le Dr Didier Chos, président de l’Institut européen de diététique et micronutrition (IEDM www.iedm.asso.fr).
Pour contacter l’IEDM :
– par téléphone au 01.53.86.00.81 de 9 h à 12 h 30 ;
– par courrier à l’adresse IEDM : 20, rue Emériau 75015 Paris
Pour en savoir plus : www.probiotiques-sante.fr