30 % des Européens se plaignent d’avoir la peau sèche. Un inconfort qui peut être facilement comblé par des soins hydratants performants. À condition d’associer les bons actifs !
À l’instar d’une peau grasse ou mixte, la peau sèche est une nature de peau à part entière. Pas question donc de la confondre avec une peau déshydratée, inconfort ponctuel causé par le froid ou la pollution par exemple. Tiraillement continu, desquamation, vieillissement prématuré, peau rêche au toucher… les peaux sèches souffrent d’un affaiblissement de la barrière cutanée, qui les rend à la fois plus vulnérables aux agressions extérieures et moins aptes à retenir l’eau. Cette nature de peau est constitutive d’une carence en lipides, comme les céramides, qui affaiblit le ciment de la couche externe de la peau. Par ailleurs, l’épiderme peine à retenir l’eau, notamment parce qu’il manque de NMF, les « Natural Moisturizing Factors ». Restaurer un film lipidique correct et retenir l’eau sont donc les deux fonctions indispensables d’une crème hydratante pour peaux sèches.
Restaurer le film hydrolipidique et retenir l’eau
Le film hydrolipidique naturel de la peau est une émulsion, avec une phase lipidique, le sébum, et une phase aqueuse, la sueur. Majoritairement composé de triglycérides et d’acides gras, ce film intègre également des squalènes et du cholestérol. De la même manière, pour être efficace, une crème hydratante va intégrer une phase aqueuse et huileuse, mais avec une dominance de phase grasse. Ce sont les soins lipophiles, en opposition aux hydrophiles plus rafraîchissants, mais pas assez occlusifs. Ils sont obtenus par émulsion huile dans eau.
Pour soulager les peaux sèches de manière pérenne, il ne suffit pas d’apporter du gras, mais il faut également empêcher l’eau de s’évaporer, grâce à des actifs hydratants ou renforçant la cohésion cellulaire. Tout en évitant bien évidemment les actifs desséchants comme le propylène glycol. S’il permet de dissoudre les lipides dans une formule, ce dernier dissout également les lipides de la peau.
Des huiles nourrissantes…
Huiles et beurres végétaux
Huiles végétales, minérales, cires, beurre… La gamme d’actifs relipidants est étoffée. Les huiles végétales sont indispensables pour apporter des triglycérides à la peau sèche : amande douce (prunus amydgalus dulcis oil), argan (argania spinosa), ricin (castor oil), olive (olea europaea fruit oil) ou encore soja (soja bean oil). Pour les peaux très sèches, des huiles d’avocat (persea gratissima) ou de germe de blé (triticum vulgare germ oil) peuvent être incorporées. Enfin, pour les peaux sèches plus matures, les huiles végétales de bourrache (borago officinalis seed oil), de rose musquée (rosa moschata seed oil) et de noyau d’abricot (apricot kernel oil) sont particulièrement intéressantes.
Tout comme les huiles, les beurres végétaux permettent d’apporter des lipides à l’épiderme. Le plus utilisé dans les soins hydratants est incontestablement le beurre de karité. Il peut parfois être remplacé par du beurre de coco, de cacao ou de mangue. Enfin, les cires végétales permettent de renforcer l’effet occlusif : cire de carnauba (cactus), de soja, de jojoba ou de candela (palmier).
Huiles et cires minérales
Aux actifs végétaux nourrissants s’ajoutent les composés inorganiques, issus de la distillation du pétrole. La plus utilisée : la paraffine liquide (paraffinum liquidum), qui se décline en beurre, la vaseline. Très occlusives également, les cires minérales et animales, comme la cire d’abeille. Enfin, la cire de mouton (lanolin), très riche, est le composé le plus proche du sébum humain. Intéressante pour son apport en acide gras, la lanoline peut néanmoins être irritante.
… Et une action en profondeur !
Deuxièmes actifs indispensables à toute bonne crème hydratante : les hygroscopiques, qui permettent de retenir les molécules d’eau dans l’épiderme. C’est le cas de la glycérine (glycerin, glycerol), actif hydratant star, qui préserve l’hydratation de la couche cornée. La glycérine peut retenir jusqu’à un quart de son volume en eau. Elle représente généralement 3 % de la formule finale. Car, au-delà de 6 %, la glycérine devient desséchante pour la peau. L’eau présente dans la formule constitue quant à elle au moins 70 % du produit fini. Elle doit être stérilisée et purifiée pour éviter aux minéraux d’altérer le cosmétique.
Capable de retenir jusqu’à mille fois son poids en eau, l’acide hyaluronique est désormais intégré dans la majorité des soins hydratants. Il permet une hydratation optimale, tout en repulpant le visage. Cependant, seul un acide hyaluronique à bas poids moléculaire est capable de passer la barrière de l’épiderme. Enfin, intégrée dans les cosmétiques, la vitamine B3 lutte contre la sécheresse, en préservant la cohésion cellulaire et limitant la perte d’eau.
Une crème hydratante décryptée par vocation santé
Notre note : 17/20
Cette crème hydratante vendue en officine est indiquée pour les peaux sensibles, sèches à très sèches. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’elle remplit sa promesse ! La formule frôle le parfait, avec une combinaison d’actifs nourrissants (huiles végétales et minérales) et d’agents hygroscopiques comme la glycérine et l’acide hyaluronique. Très bon point également : la présence de vitamine B3, qui renforce la cohésion cellulaire en profondeur. Grâce à ses vertus fortement nourrissantes, ce soin semble bien adapté aux peaux les plus sèches et matures. Petit bémol, cependant, pour l’urée qui peut être desséchante à forte concentration, et pour le silicone, qui n’est pas biodégradable.
Par Léa Galanopoulo