Le réflexe de succion
Les réflexes de succion et de stimulation buccale apparaissent chez l’embryon de 8 semaines. La déglutition apparaît à 10 semaines et à partir de 4 mois de grossesse, le fœtus est capable de sucer son pouce.
Après la naissance, téter procure au bébé un sentiment de bien-être qu’il cherche à reproduire via la succion du pouce ou de la tétine. Ainsi, il prend conscience et connaissance de son corps et apprend à distinguer le corps de sa mère. Tous ces mécanismes sont dépendants du tronc cérébral et signent un fonctionnement sain du cerveau et un bon développement orofacial.
Pouce ou tétine ?
« Il faut dédramatiser », expliquent le Dr Jean Flour, orthodontiste et fondateur du CETO (Centre d’Enseignement, de formation et d’études en thérapeutiques orthopédiques, fonctionnelles et orthodontiques) et le Dr Xavier Delanoy.
« Le pouce et la tétine sont un refuge pour l’enfant. À partir du moment où la mâchoire ne se déforme pas, il ne faut pas le blâmer, la succion disparaitra de façon spontanée. » Ils poursuivent : « Il y a deux façons de sucer son pouce : la première, le pouce dans la bouche, l’index accroché au nez et la base du pouce repoussant la mâchoire inférieure. La seconde est une succion dite “latéralisée“ : les dents ne se rencontrent pas, la bouche est ouverte. Dans les deux cas, les déformations peuvent se résoudre spontanément mais l’avis d’un spécialiste peut s’avérer nécessaire si la béance est trop importante ».
Que faire lorsque c’est préoccupant ?
« Ne jamais utiliser de moyens coercitifs, mais consulter un praticien, ORL ou orthodontiste qui va aider l’enfant à arrêter. En le raisonnant d’une part, et si besoin en utilisant un appareillage petit et léger qui limite le contact entre le pouce et le palais et modifie ainsi le cycle de succion… et le plaisir que ce geste procure ! » Quid des vernis amers et autres produits « anti-pouce » ? « L’enfant ne doit pas se sentir coupable, ces produits sont à mettre de côté ! »
Existe-t-il de « bonnes » tétines ?
Peut-on se fier aux emballages portant la mention « tétine physiologique » ou « orthodontique » ? Professionnels et industriels sont unanimes : oui !
Maud Eymain, responsable de la communication pour le groupe Allègre (marque Nuk) explique : « Les tétines et les sucettes sont développées en collaboration avec l’Union Française de Santé Bucco-dentaire (UFSBD). Elles assurent une moindre déformation de la mâchoire, la partie plate sous la tétine permettant un positionnement normal des os. De plus, la téterelle est fine afin d’assurer une bonne fermeture des lèvres pour une meilleure respiration. L’obstruction de la respiration est également empêchée par une échancrure au niveau du nez contrairement aux tétines à bout rond qui favorisent la respiration par la bouche. »
Ce détail n’est pas sans importance puisque dans les premiers mois de la vie, une respiration buccale persistante peut avoir un impact sur la croissance faciale.
À noter : certaines tétines, disponibles sur commande, sont adaptées aux enfants présentant une fente labiale ou palatine et aux bébés prématurés.