C’est bien connu, « Dieu ne va jamais au secours que des gens qui savent nager. » Aussi, pour rendre justice au poète Achille Chavée, à qui l’on doit l’aphorisme précédent (et accessoirement aider son prochain), est-il nécessaire de connaître quelques gestes de premiers secours qui, un jour peut-être, vous tirerons d’affaire. Car si nous les prodiguons, nous les recevons également !
Porter secours, oui mais comment ?
Dans la théorie, nous sommes tous des urgentistes aguerris, mais dans la pratique, lorsque l’occasion se présente de mettre en œuvre notre “bon sens citoyen”, la confusion s’invite. Avant de pratiquer les gestes de premiers secours, quatre étapes doivent être effectuées consciencieusement :
L’étouffement (chez l’adulte et l’enfant de plus de un an)
L’étouffement est probablement l’urgence à laquelle vous serez le plus souvent confronté. Connaître la marche à suivre est donc une nécessité. L’étouffement se caractérise par une obstruction partielle ou complète des voies aériennes. Tant que cette dernière est partielle et que la victime parvient à respirer et à tousser, il est formellement déconseillé d’intervenir. Toute action pourrait en effet aggraver la situation. Seuls les cas d’obstruction complète, quand la victime, ne parvenant plus à respirer, se retrouve dans l’incapacité d’expulser le corps étranger, requerront votre aide :
Les claques dans le dos : après vous être placé derrière la victime et l’avoir légèrement penchée en avant tout en soutenant sa poitrine d’une main, vous administrerez un maximum de 5 claques entre ses omoplates en contrôlant, après chacune, si le corps étranger est sorti.
La compression abdominale (ou méthode de Heimlich) : en cas d’échec des claques dans le dos, la compression abdominale devra être effectuée. Pour cela il vous suffit de vous placer derrière la victime, de la basculer vers l’avant, de placer un de vos poings fermés entre son nombril et l’extrémité inférieure de son sternum et, tout en maintenant votre prise à l’aide de votre seconde main, de l’enfoncer vers vous et vers le haut. Répétez le mouvement 5 fois maximum
En cas d’échec, alternez 5 claques dans le dos et 5 compressions abdominales. Dans tous les cas (succès comme échec) prévenez les secours.
Les informations à fournir par téléphone aux services d’urgence
Plus les secours auront d’informations, plus ils seront à même de gérer la situation et donc d’apporter une réponse optimale. Il est donc primordial de bien les renseigner sur la nature du problème :
- le numéro de téléphone ou de la borne d’où vous appelez,
- si nécessaire, votre nom,
- la nature du problème (maladie ou accident),
- les risques éventuels (incendie, explosion, effondrement…),
- la localisation précise de l’événement,
- le nombre de personnes concernées,
- l’état de chaque victime,
- les premières mesures prises.
Enfin, il faudra être en mesure de pouvoir répondre aux questions subsidiaires. N’oubliez pas que ce n’est qu’à l’invitation de votre interlocuteur que vous pourrez raccrocher.
L’arrêt cardiaque
Si chacun connaissait les bons gestes à prodiguer à une personne victime d’un arrêt cardiaque, bien des morts seraient évitées. La prise en charge consiste en une alternance de 30 compressions thoraciques et de 2 insufflations.
L’insufflation permet d’oxygéner le sang. Basculez légèrement la tête de la victime en arrière et soulevez le menton de manière à garder sa bouche ouverte. Prenez une inspiration et, tout en maintenant son nez fermé, insufflez lentement et régulièrement de l’air dans sa bouche. Répétez le geste une deuxième fois et reprenez les compressions thoraciques.
Effectuez plusieurs fois ce rituel (30 compressions cardiaques et 2 insufflations) jusqu’à ce que l’individu retrouve une respiration normale ou jusqu’à l’arrivée des secours.
L’inconscience
Lorsqu’une personne est inconsciente, il est impératif de la placer dans la position latérale de sécurité ou PLS. En voici l’explication détaillée :
- Si la victime porte des lunettes, ôtez-les-lui. Assurez-vous ensuite que son corps est bien aligné. Placez-vous à côté de lui.
- Portez le bras de la victime le plus proche de vous à 90° de son corps puis pliez le coude vers le haut, toujours à 90°, en veillant bien à garder la paume de sa main tournée vers le ciel.
- Saisissez le bras opposé de la victime et placez-le de manière à ce que le dos de sa main soit contre son oreille, de votre côté.
- Attrapez la jambe opposée et relevez-la tout en gardant le pied au sol. Durant cette manœuvre, veillez à ce que le dos de sa main reste en contact avec son oreille.
- Faites rouler la victime en tirant sur sa jambe jusqu’à ce que son genou touche le sol puis ajustez cette dernière de manière à ce que les articulations de la hanche et du genou soient à angle droit.
- Ouvrez enfin délicatement la bouche de la victime à l’aide du pouce et de l’index afin de faciliter tout écoulement potentiel de liquide.
Maxime Deloupy