C’est le taux de glucose (ou sucre) contenu dans le sang. Le glucose est indispensable à notre organisme ; rapidement utilisable, il apporte l’énergie à nos tissus et organes. Pour ne pas entraîner des dommages à moyen ou long terme, la glycémie à jeun doit être comprise entre 0,70 et 1,10 g/l.
Les variations de la glycémie
La glycémie s’exprime en grammes de sucre par litre de sang (g/l) ou en millimoles de sucre par litre de sang (mmol/l). Une glycémie normale, mesurée à jeun, est comprise entre 0,70 et 1,10 g/l, indépendamment de l’âge. La glycémie varie au cours de la journée en fonction du contenu des repas, de l’activité physique, des hormones (insuline, glucagon, adrénaline…). Ce taux augmente après les repas, mais ne doit pas dépasser 1,4 g/l jusqu’à 50 ans. Au-delà de cet âge, il est toléré une augmentation de 0,10 g/l tous les 10 ans (c’est-à-dire un taux maximal de 1,5 g/l à 60 ans, 1,6 à 70 ans…).
Il peut également varier avec la grossesse : de 0,90 g/l à jeun à 1,2 g/l après les repas.
Comment mesurer la glycémie ?
Elle est mesurée lors d’une analyse sanguine, à jeun. La glycémie capillaire est la mesure du taux de glucose sanguin par une piqûre au bout du doigt, la goutte de sang est déposée sur une bandelette lisible par un lecteur de glycémie.
Comment la glycémie se régule-t-elle ?
Les aliments que nous mangeons sont composés de lipides (graisses), protéines (animales ou végétales) et glucides (sucre et féculents) qui, après assimilation dans l’intestin, se retrouvent dans la circulation sanguine. Les glucides sont transformés en glucose. C’est ainsi qu’après un repas, la glycémie augmente. Le pancréas, via les cellules bêta regroupées en îlots de Langerhans, produit alors de l’insuline en fonction des besoins de l’organisme, c’est-à-dire en fonction de la glycémie). Cette hormone va permettre au glucose sanguin de rentrer dans les cellules de l’organisme (muscles, tissu adipeux, foie), pour être transformé et stocké. La glycémie diminue alors.
En cas de besoin, lorsque le taux de sucre baisse, une autre hormone, le glucagon (produite par les cellules alpha du pancréas) va libérer dans le sang le glucose stocké dans le foie et ainsi augmenter la glycémie.
L’équilibre entre l’insuline et le glucagon permet de maintenir un taux du sucre stable dans le sang. En cas de diabète, ce système de régulation ne fonctionne pas correctement.
D’autres facteurs peuvent jouer sur la glycémie tels que l’alimentation (augmentation), l’activité physique (diminution), les sensations ou émotions fortes (augmentation).
Peut-on améliorer sa glycémie ?
Quand il s’agit d’un dysfonctionnement du pancréas, il est difficile d’améliorer sa glycémie sans traitement. Par contre, des mesures d’hygiène de vie peuvent aider à réguler le taux de glucose et à retarder l’arrivée d’un diabète :
- perte de poids en cas de surpoids ou d’obésité,
- alimentation équilibrée (avec moins de graisse et de viande rouge, peu de sucre rapide, pas d’alcool, et plus de fruits et légumes),
- activité physique régulière.
Le diabète
Maladie chronique, il s’agit d’un trouble de l’assimilation, de l’utilisation et du stockage des sucres. L’insuline ne joue pas correctement son rôle de régulation de la glycémie. Cela se traduit notamment par une augmentation du taux de sucre dans le sang. Il existe deux types principaux :
- de type 1 (6 % des diabétiques), ou insulinodépendant, est découvert chez les enfants, adolescents ou jeunes adultes. Maladie auto-immune, il est dû à la destruction des cellules bêta du pancréas par l’organisme lui-même qui ne les reconnaît plus, entraînant une carence totale en insuline ;
- de type 2 (92 %) apparaît en général chez les personnes âgées de plus de 40 ans. Dans ce cas, le pancréas ne fabrique pas suffisamment d’insuline (insulinopénie), ou celle-ci n’agit pas correctement (insulinorésistance). Les facteurs de risque sont le surpoids, l’obésité, le manque d’activité.
Il en existe d’autres types : MODY, LADA, diabète secondaire à certaines maladies ou prises de médicaments (2 %). Un diabète gestationnel peut également apparaître lors d’une grossesse.
Traitement
Le diabète se soigne bien, mais ne se guérit pas. Il s’agit de réguler la glycémie afin d’éviter les complications induites par des hyperglycémies prolongées et répétées qui détériorent les vaisseaux sanguins et les nerfs (cécité, atteinte des pieds, voire amputation, infarctus, accidents vasculaires cérébraux, troubles de l’érection, insuffisance rénale…).
Exemple de rapport d’analyse de glycémie.
Exemple de rapport d’analyse de glycémie, cas de diabète.
Comment interpréter les résultats ?
1- La glycémie est mesurée à jeun, elle doit être comprise entre 0,70 et 1,10 g/l.
- < 0,60 g/l : hypoglycémie. Signes variables : transpiration, faim, pâleur, tremblements, troubles de la vision, jambes flageolantes… Il faut manger du sucre.
- > 1,10 g/l : hyperglycémie. Signes : fatigue, soif, envie fréquente d’uriner, malaises, nausées, troubles de la vision. Elle est souvent silencieuse.
- Entre 1,1 et 1,26 g/l, une intolérance au glucose peut être suspectée.
- Au-dessus de 1,26 g/l, un diabète peut être suspecté. Il devra être confirmé par une deuxième mesure à jeun à quelques semaines d’intervalle. Au-delà de 2 g/l, à n’importe quel moment de la journée, le diabète est avéré.
2- La glycosurie est le taux de sucre dans les urines. En effet, au-delà de 1,60 g/l de sucre dans le sang, celui-ci passe dans les urines.
3- L’hémoglobine glyquée (HbA1C) estime la glycémie moyenne des 3 mois précédents. Elle se mesure tous les 3 ou 4 mois et indique les risques de complications.
Quelques chiffres
- 100 millions de diabétiques dans le monde
- Chaque année 4 000 nouveaux cas de type 1 sont identifiés en France
- De 120 000 à 150 000 diabétiques de type 1 en France dont 30 000 ont moins de 30 ans
- 1,5 million de diabétiques de type 2 en France, dont 300 000 qui s’ignorent
Marianne Carrière