En quoi consiste le travail du chien d’alerte ?
Lorsque la glycémie (taux de sucre dans le sang) chute, les chiens d’alerte pour diabétiques sont capables de reconnaître l’odeur particulière que dégagent l’haleine et la sueur humaines. Ainsi, à partir d’un certain seuil de glycémie vers le bas (3,9 mmol/l), ma chienne, Kamelotte, vient vers moi et m’avertit en me donnant un coup de museau dans le mollet et en me grattant avec sa patte (de jour comme de nuit). Je mesure alors ma glycémie, je me resucre en mangeant quelque chose et je la récompense. Sa mission est alors accomplie !
Si je ne réagis pas lorsqu’elle vient m’avertir, parce que ma glycémie est descendue trop vite et que je suis tombée dans le coma par exemple, elle est capable d’actionner un téléphone spécial qui se trouve dans la maison, toujours au même endroit. Mon mari est alors prévenu en priorité et, s’il ne répond pas, c’est mon voisinage. Si je suis à l’extérieur, dans un magasin par exemple, elle porte son gilet de reconnaissance et je compte sur le bon sens des passants pour me venir en aide.
Comment se déroule le dressage ?
Travaillant avec des chiens depuis longtemps, je voulais faire le dressage moi-même, mais je ne savais pas du tout comment m’y prendre. J’ai donc trouvé une association en Suisse alémanique qui proposait une formation avec son propre chien (plutôt que d’en acheter un déjà formé).
En principe, toutes les races sont acceptées, mais il est impératif que le chien soit parfaitement socialisé et qu’il ait acquis une excellente obéissance. Personnellement, j’ai choisi la race de mon chien par rapport à sa taille, parce que je ne voulais pas un grand chien étant donné que je l’emmène partout. J’ai donc opté pour le Vallhund Suédois (ou Västgötaspets), un chien rustique relativement facile à éduquer.
La formation dure une année, à raison d’un week-end par mois. Le travail de dressage est basé sur le jeu, le plaisir du chien, le renforcement positif et les récompenses.
À la fin de l’année de formation, un examen théorique et pratique a lieu, avec des exercices en situation, dans des lieux très fréquentés, avec beaucoup de distractions (magasins, parcs animaliers, etc.). On simule des hypoglycémies et des comas avec des vêtements que l’on portait lors d’une précédente hypoglycémie.
Le but étant de s’assurer que le chien est fiable, dans n’importe quelle situation.
Avez-vous rencontré des difficultés ?
Le plus compliqué pour moi a été de faire confiance à Kamelotte, d’autant plus que moi-même je ne ressens pas les hypoglycémies ! Mais finalement, elle est extrêmement fiable ! J’ai un appareil qui mesure ma glycémie en permanence et ma chienne a toujours une quinzaine de minutes d’avance sur lui !
Malheureusement, la formation, qui coûte environ 5 000 euros, n’est pas du tout prise en charge. C’est aussi beaucoup de travail, car c’est le propriétaire qui forme son chien, mais cela en vaut vraiment la peine ! Ma chienne est devenue indispensable dans ma vie !
Pour en savoir plus : www.assistenzhundezentrum.ch/fr
Propos recueillis par Caroline Sandrez