Odeurs de pied, d’haleine, de parties génitales… certaines sont incommodantes dans la vie quotidienne. Voici les réponses à vos questions pour vous rassurer !
« Mes odeurs corporelles m’angoissent, j’ai peur de sentir mauvais. Des astuces ? » Louise, 25 ans
Les odeurs malodorantes sont causées par des bactéries installées sur la surface de la peau, appelées corynébactéries. Elles s’alimentent de la sueur, du sébum, de peaux mortes. Leur phase de digestion émet des gaz malodorants. Elles sont plus nombreuses au niveau des plis et des zones riches en poils. Comment s’en débarrasser ? Il n’y a pas de recette miracle : une douche quotidienne avec un savon classique. En ne vous frictionnant pas trop énergiquement, cela cause des irritations. N’oubliez pas de laver vos aisselles afin d’éliminer les résidus, changez vos vêtements chaque jour et évitez les matières synthétiques. Enfin, manger sain. Déodorant et anti-transpirant peuvent aider si le problème vient des aisselles : l’un permet de masquer l’odeur, l’autre bloque la sudation. Dans de très rares cas, la mauvaise odeur corporelle peut être due à des maladies génétiques, comme la triméthylaminurie. Dans ce cas, un rendez-vous chez un dermatologue s’impose. Attention toutefois à ne pas sombrer dans la bromophobie : l’obsession de l’odeur corporelle !
« Je pue des pieds et je n’ose pas en parler à mon médecin. Que faire ? » Juliette, 37 ans
Le pied concentre trois fois plus de glandes sudoripares que le reste du corps. Et la macération favorise la prolifération de bactéries. Commencez par vous laver méticuleusement les pieds deux fois par jour si possible. Insistez bien sur les espaces interdigitaux. Ensuite, séchez pour éliminer l’humidité. S’il y a de la transpiration, essayez un déodorant anti-transpirant, des poudres absorbantes ou des semelles anti-odeurs. Concernant les matières à privilégier : le cuir ou le coton plutôt que le synthétique. Et si les mauvaises odeurs persistent, demandez conseil à votre pharmacien. Cela peut être dû à une mycose ou, s’il soupçonne une infection, il vous dirigera vers une consultation dermatologique.
« Pourquoi ai-je mauvaise haleine ? Comment y remédier ? » Hector, 50 ans
Le phénomène de mauvaise haleine, ou halitose, est provoqué par des bactéries présentes dans votre bouche qui libèrent des composés volatils malodorants. Quand une hygiène bucco-dentaire plus soutenue ne remédie pas au problème, elle peut être liée à un problème ORL pour 15 % d’entre elles et 5 % à un trouble gastro-intestinal. Et pourtant, trois patients sur quatre ne consultent pas un médecin ou dentiste, lorsqu’ils en souffrent. Les solutions rafraîchissantes peuvent pallier cette gêne, mais il faut s’attaquer à la source. Il faut stimuler la production de salive, en prenant le temps de mastiquer ou la substituer. Attention à votre régime alimentaire, arrêtez le tabac et buvez de l’eau. Certains médicaments peuvent également être responsables : demandez conseil à votre pharmacien. Pour rafraîchir l’haleine, de l’huile essentielle de menthe, de laurier ou de citron sur du sucre ou dans du miel, une ou deux fois par jour peut aider.
« En tant qu’homme, mes parties génitales ont-elles besoin d’un nettoyage particulier ? » Sébastien, 28 ans
La mauvaise odeur de parties génitales masculines vient d’un manque d’hygiène corporelle. Cependant, pour les hommes non circoncis, le prépuce peut être un nid à bactéries : décalotter est essentiel pour une bonne hygiène. Lavez-vous quotidiennement de façon la plus simple possible, avec un savon et séchez-vous bien. Évitez le nettoyage trop énergique : la peau de la verge est fine et fragile. Toutefois, il existe des crèmes à appliquer après la douche, si vous sentez le besoin d’un petit coup de frais.
« Mon vagin dégage une forte odeur, dois-je m’inquiéter ? » Estelle, 21 ans
L’odeur vaginale peut varier tout au long du cycle menstruel, en raison d’un changement de pH. Cependant, si celle-ci est désagréable, elle peut être le signe d’une vaginose. Une infection causée par Gardnerella vaginalis, une bactérie retrouvée naturellement, qui se multiplie de façon anormale. Ou alors, à cause d’un parasite. Toutefois, elles s’accompagnent de démangeaisons, une sensation de brûlure, de douleurs locales, de rougeurs ou encore de pertes vaginales anormales. Elles peuvent se résoudre spontanément ou bien nécessiter un traitement antibiotique. N’attendez pas avant de consulter, car, en cas d’infection avérée et non soignée, elle peut s’aggraver et augmenter le risque de contracter d’autres infections. Concernant les mycoses, elles ne causent généralement pas d’odeurs malodorantes. Pour une bonne hygiène intime : utilisez un savon doux au niveau des poils pubiens et de l’extérieur de la vulve. Et évitez de frotter excessivement ou de pratiquer la douche vaginale.
Le syndrome de l’odeur du poisson pourri
Ce syndrome, ou triméthylaminurie, est une maladie génétique qui touche moins de 1 % de la population. Il se manifeste uniquement par une odeur très désagréable du corps. Cela est dû à un déficit d’une enzyme hépatique qui a pour rôle de transformer un composé malodorant généré par la dégradation de certains aliments comme les poissons ou les œufs : la triméthylamine. Ainsi, cette dernière est éliminée de façon non transformée par les sécrétions corporelles. Dans plus de 90 % des cas, la mutation d’un gène est responsable mais elle peut être liée à la prise de médicaments ou à un changement hormonal. Une fois le diagnostic posé, un régime alimentaire spécial est proposé au patient.
- 25 % des Français affirment souffrir de mauvaise haleine. Source : Viavoice
Par Clarisse Bonato