Bien qu’elle fut déjà conjecturée avant 1796 dans certaines contrées d’Afrique et d’Asie, c’est le médecin anglais Edward Jenner que l’Histoire a retenu comme inventeur de la vaccination moderne.
D’abord dirigée contre la vaccine (variole de la vache) par ce dernier, puis contre la rage par Pasteur le siècle suivant, la vaccination n’a jamais cessé de repousser plus loin la menace infectieuse : elle demeure encore à ce jour le plus puissant moyen de prévention de notre arsenal thérapeutique.
Ainsi, des maladies telles que la poliomyélite, le tétanos, la diphtérie ou la tuberculose, qui emportèrent des millions d’âmes dans leur brasier avant les années 50, sont désormais réduites à de modiques feux de paille. Mais son plus glorieux fait d’armes reste son combat à mort victorieux contre la variole, officiellement éradiquée le 26 octobre 1977.
« Ma fille vient d’avoir 13 ans, quel vaccin doit-elle recevoir ? »
Outre les vaccinations communes aux deux sexes, une intéresse particulièrement les filles et les jeunes femmes : la vaccination HPV (Human papillomavirus). Indiquée dans la prévention du cancer du col de l’utérus, cette dernière est d’autant plus efficace que les jeunes filles n’ont pas été exposées au risque d’infection. En raison du caractère sexuellement transmissible du papillomavirus humain, le Haut Conseil de la santé publique (HCSP), recommande donc la vaccination des jeunes filles de 11 à 15 ans et en rattrapage jusqu’à 19 ans révolus.
Cette vaccination fait l’objet d’un remboursement à hauteur de 65 % de la part de la Sécurité sociale. Assujetti à une prescription médicale, ce remboursement pourra être complété par n’importe quelle assurance complémentaire.
Depuis 2007, deux vaccins ont une autorisation de mise sur le marché :
- Le Gardasil qui protège contre les HPV de types 6, 11, 16 et 18 (vaccin tétravalent) ;
- Le Cervarix qui protège contre les HPV de types 16 et 18 (vaccin bivalent).
Le conseil du pharmacien
Rappelons qu’environ 80 % des femmes seront un jour infectées par un ou plusieurs virus HPV et que dans presque 30 % des cas, les infections consécutives se chroniciseront et pourront entraîner des lésions précancéreuses. D’après l’Institut national du cancer, le cancer du col de l’utérus est la 12e cause de cancer chez la femme et on estime à 2 800 le nombre de nouveaux cas en France en 2011.
« Je suis enceinte de quelques semaines, quels vaccins dois-je me procurer ? »
Bien qu’elle reste la norme en toute circonstance, la vaccination est bien souvent délaissée pendant la grossesse par mesure de précaution. Une tare dont il faut bien se garder, l’immunité conférée à la mère étant généralement étendue à son enfant. Attention toutefois aux vaccins dits « vivants atténués » (rougeole, rubéole, oreillons, fièvre jaune, varicelle) qui, de par leur nature même, présentent un risque pour le fœtus et sont donc contre-indiqués. Ils doivent donc avoir été faits avant que la grossesse ne démarre, car la contraction d’une de ses maladies serait préjudiciable pour l’enfant.
La règle officieuse dit donc que la décision de vacciner ou non une femme enceinte dépend du risque infectieux qu’elle encourt. Petite piqûre de rappel concernant les vaccins réalisables pendant la grossesse :
- Le vaccin antigrippal, qui protège l’enfant pendant 6 mois
- Le vaccin anti-hépatite B
- Le vaccin antitétanique, le mois précédent l’accouchement pour prévenir le tétanos obstétrical
- Le vaccin antipoliomyélitique.
Le conseil du pharmacien
D’autres vaccins sont praticables chez la femme enceinte selon qu’elle habite ou qu’elle voyage dans une zone endémique (typhoïde, choléra, diphtérie, méningocoque, pneumocoque). Enfin, si les futurs parents doivent avoir été vaccinés contre la coqueluche dès le projet de grossesse, leur entourage familial proche devra les imiter dès son commencement.
« Quels rappels de vaccination devrais-je réaliser au cours de ma vie ? »
Sur cette question, l’égalité règne entre les sexes et le programme suit le calendrier vaccinal.
À noter : si la vaccination anti-grippale est gratuite et officiellement recommandée pour certains patients (personnes âgées de plus de 65 ans, personnes atteintes de maladies chroniques, personnes obèses ou femmes enceintes), sachez qu’elle peut vous concerner aussi. N’hésitez pas à en parler avec un professionnel de santé.
Maxime Deloupy