« L’arthrose correspond à une destruction dynamique et progressive du cartilage et de l’articulation du fait de phénomènes liés en partie à des contraintes mécaniques. Ceux-ci entraînent des déséquilibres entre la synthèse du cartilage et sa destruction, qui devient plus importante », explique le Dr Laurent Grange, président de l’Association française de lutte antirhumatismale (AFLAR).
L’arthrose est une maladie chronique dont on ne peut pas guérir. À l’horizon 2030, 1 français sur 3 sera arthrosique. Pourtant, cette maladie ne bénéficie pas d’une prise en charge à 100 % au titre des affections longue durée.
Attention : l’arthrose n’est pas forcément douloureuse !
Alors, comment différencier une douleur arthrosique d’une autre douleur articulaire ?
« L’arthrose évolue par poussées de type inflammatoire, suivies d’une phase d’accalmie. En général, une articulation (hanche, genou…) est touchée de façon récurrente, mais plusieurs zones peuvent être atteintes » explique Jérôme Auger, kinésithérapeute du sport à Paris.
« Les symptômes ne sont pas tous les mêmes : bien sûr, on peut constater une douleur, chaleur, une rougeur, typiques de l’inflammation, mais la douleur de l’arthrose est surtout une douleur de fond, permanente. Les femmes semblent plus touchées, notamment au niveau des doigts, mais aucune étude n’a mis en évidence de prédisposition féminine. En revanche, on constate une composante héréditaire due au squelette, à des formes d‘os plus propices à développer de l’arthrose que d’autres. »
Comment soulager l’arthrose au quotidien ?
« Le pire, c’est de ne plus rien faire ! Il faut impérativement avoir une activité physique régulière. Certaines postures, certains petits exercices et massages peuvent soulager les douleurs. Le thermalisme (piscine, aquabiking) va avoir tendance à supprimer la pesanteur au niveau des articulations. » Et en ce qui concerne l’arthrose des doigts ? Pas simple de faire de la gymnastique !
« L’arthrose des doigts est liée au syndrome métabolique : excès de cholestérol, surpoids, hypertension. L’activité physique, en améliorant ce syndrome métabolique, participerait donc indirectement au soulagement de l’arthrose des doigts. D’autre part, l’activité physique, en participant au métabolisme du cartilage, favorise les amplitudes articulaires. Sans activité, tout s’enraidit et s’accentue. » répond Jérôme Auger.
Peut-on prévenir l’apparition de la maladie ?
« Aucun traitement préventif ne permet d’éviter l’apparition d’arthrose et, aujourd’hui, aucun régime alimentaire n’est indiqué, même si le surpoids et l’obésité sont des facteurs aggravants et favorisants. Les déformations osseuses sont irréversibles et la prévention n’empêchera malheureusement pas la déformation. Dans les cas extrêmes, la chirurgie peut être envisagée. Le meilleur conseil à donner : avoir une bonne hygiène de vie et une activité physique régulière. »
Pourquoi les médicaments ont-ils été déremboursés ?
« Les niveaux de preuve des médicaments anti-arthrosique sont faibles. Pourtant, ils sont efficaces chez certains patients. Cette efficacité non homogène a motivé le déremboursement, la société ne pouvant prendre en charge ce coût. Si le patient estime que son traitement fonctionne, il faut essayer de le poursuivre. En revanche, il faut savoir que l’effet antalgique ne survient qu’au bout de 3 mois. »
Peut-on se faire prescrire des séances de kinésithérapie ?
« Oui, mais avant d’avoir mal ! En tant que kinésithérapeutes, nous pouvons améliorer la mobilité bien en amont des douleurs » prévient le kinésithérapeute. De manière générale, un suivi régulier par un kinésithérapeute, un médecin traitant, les conseils de votre pharmacien et une bonne hygiène de vie sont les meilleures armes contre l’arthrose douloureuse. Cette coopération entre médecins, pharmaciens et kinésithérapeutes est essentielle.
Tina Gereral
KEOPS
Pensée et réalisée par des kinésithérapeutes du sport, supervisée par des professeurs de médecine et par l’AFLAR, l’application KEOPS est un coach santé qui booste les personnes à avoir une activité physique quotidienne. Après avoir entré mon profil (pathologies, anciennes fractures), je reçois un programme personnalisé. Chaque semaine, mon coach m’envoie un bilan personnel de ma semaine sous format vidéo. Sur l’application, vous pouvez également retrouver des conseils de santé au sens large.
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