Qu’est-ce que l’asthme du nourrisson ?
L’asthme est une maladie respiratoire chronique due à une inflammation des bronches. Elle se manifeste par des « crises d’asthme » entraînant une difficulté à respirer. Déclenchées sous l’action de certains facteurs, ces crises sont la conséquence :
- d’une contraction des muscles entourant les bronches, causant un rétrécissement de leur diamètre (l’air y circule alors moins bien) ;
- d’une irritation des muqueuses bronchiques, provoquant une augmentation des sécrétions qu’elles produisent (mucus) et un encombrement.
Chez un enfant de moins de 3 ans, on parle d’asthme si le bébé a connu, depuis sa naissance, au moins trois épisodes de gêne respiratoire accompagnée de sifflements. En général, les épisodes aigus alternent avec des périodes pendant lesquelles l’enfant ne présente aucun symptôme.
Quels sont les facteurs favorisants ?
Chez le très jeune enfant, la maladie peut être liée à certains événements ou pathologies :
- Des antécédents familiaux d’asthme (chez les parents ou dans la fratrie).
- Des antécédents personnels ou familiaux de rhinite allergique, d’eczéma atopique et/ou d’allergie alimentaire.
- Une prématurité (naissance avant 37 semaines révolues d’aménorrhée).
- La pratique d’une ventilation artificielle prolongée sur un enfant prématuré.
- Une malformation cardiaque congénitale.
Quels sont les facteurs pouvant déclencher/aggraver la maladie ?
On recense principalement :
- les infections virales respiratoires, dont la transmission est favorisée par les modes de garde collectifs (ex. : crèche) ;
- les allergènes respiratoires (acariens, poils d’animaux) et alimentaires (lait de vache, œuf, arachide) ;
- le fait de faire un effort ;
- les émotions (rire, pleurs, etc.) ;
- les maladies ORL (rhinopharyngite, otite)
- la pollution intérieure (ex. : tabac) et extérieure ;
- le reflux gastro-œsophagien du nourrisson ;
- des conditions de vie difficiles (ex. : logement insalubre abritant des moisissures).
Quels sont les symptômes ?
La crise d’asthme survient fréquemment après un épisode de rhinopharyngite. Elle se caractérise par des difficultés respiratoires survenant assez brutalement, généralement la nuit :
1. Le nourrisson présente une toux sèche, une respiration rapide et sifflante, et ses narines ont des battements rapides. Il peut aussi lutter pour respirer.
2. Il est très pâle, ses lèvres comme ses doigts peuvent bleuir.
3. Il mange et boit difficilement, il est fatigué.
Devant un ou plusieurs de ces symptômes, il faut consulter immédiatement son médecin ou les services d’urgence.
Chez le très jeune enfant, ces signes peuvent être similaires à ceux d’une bronchiolite. C’est la répétition de ces épisodes qui conduit au diagnostic d’asthme du nourrisson.
Cependant, l’asthme peut se manifester par des symptômes beaucoup moins évocateurs chez un tout-petit :
- Des sifflements sans toux, persistant en dehors des crises, sans retentissement sur l’état général ou l’activité de l’enfant.
- Une toux induite par l’exercice (quand le bébé marche ou s’agite), survenant la nuit ou perdurant après une bronchiolite.
- Une toux chronique ou des épisodes de toux récidivants.
Comment est fait le diagnostic ?
En présence de symptômes d’asthme, le médecin examine le bébé et recherche dans son environnement d’éventuels facteurs déclenchant ou favorisant la maladie. Il prescrit aussi une radiographie des poumons afin d’éliminer une autre pathologie. Enfin, il peut demander l’avis d’un pédiatre spécialisé en pneumologie pour confirmer l’absence d’un autre problème de santé et procéder à des examens plus approfondis.
Par ailleurs, pour les enfants de moins de 3 ans, une enquête allergologique peut être nécessaire en cas d’asthme persistant ou sévère, ou si une origine allergique est suspectée. La prise en charge de la maladie atténue les symptômes pour parvenir le plus souvent à la guérison de l’asthme avant l’âge de 3 ans.
Comment le traiter ?
Le traitement de la crise peut associer des bronchodilatateurs de courte durée d’action qui vont ouvrir les bronches, parfois des anti-inflammatoires par voie buccale pendant quelques jours si la crise est sévère, et de la kinésithérapie respiratoire.
Un traitement de fond pourra également être instauré en fonction de la fréquence des crises et de leur sévérité. Il consiste à administrer des anti-inflammatoires. La durée de traitement recommandée est longue : plusieurs semaines voire plusieurs mois, afin de réduire durablement l’inflammation des bronches.
Les médicaments délivrés par voie inhalée se déposent directement dans les poumons et passent très peu dans la circulation générale. Ils n’ont donc quasiment aucun effet secondaire si les doses sont bien respectées. Ils doivent toujours être administrés chez le jeune enfant à l’aide d’une chambre d’inhalation ou par le biais d’un compresseur/nébuliseur.
Diverses mesures contribuent aussi à éviter les crises et l’aggravation de la maladie :
- Supprimer l’exposition au tabac.
- Réduire l’exposition aux allergènes identifiés et aux moisissures.
- Traiter un éventuel reflux gastro-œsophagien (RGO).
- Prévenir la contamination virale lors des épidémies. Cela passe par exemple par la vaccination contre la grippe de l’entourage (si l’enfant a moins de 6 mois) ou du nourrisson lui-même (après l’âge de 6 mois).
Caroline Sandrez
Bon à savoir
- La fréquence respiratoire diminue avec l’âge. Chez les nouveau-nés, on observe 30 à 60 respirations par minute et, à l’âge d’un an, 20 à 40. Puis, à l’âge de 2 ans, l’enfant respire 20 à 30 fois par minute.
- Si votre bébé est asthmatique, respectez bien les rendez-vous de suivi et le traitement prescrit. Vous pouvez contribuer aux soins en adoptant certaines mesures d’hygiène et en limitant l’exposition de votre enfant aux allergènes. Pour faciliter sa vie en collectivité, n’hésitez pas à demander un projet d’accueil personnalisé à la structure qui l’accueille.