Aussi douce que fragile, la peau des bébés est immature et nécessite d’être cajolée, surtout au niveau du siège, victime d’agressions quotidiennes…
Le bébé naît avec une protection appelée vernix caseosa, un enduit graisseux qui sert de barrière anti-infectieuse. Ce vernix disparaît en 3 à 4 semaines, laissant place à une peau fine et vulnérable aux agressions extérieures. La cohésion des cellules de la peau des bébés entre elles étant plus faible que celle des adultes, la peau est plus perméable et sensible aux produits utilisés pour les soins.
La peau présente de nombreux plis, favorables à la macération et donc aux développements de bactéries ou mycoses. C’est la peau des fesses du bébé qui est la plus soumise aux agressions : acidité des selles et de l’urine, couches imperméables donc peu respirantes, plis nombreux dans cette zone… Il faut donc la ménager.
De 4 à 8 changes par jour
Les parents changent leur bébé entre 4 et 8 fois par jour selon l’âge et le rythme de chaque enfant. Les couches peuvent être à l’origine d’un phénomène de macération, car elles sont développées pour ne pas fuir… L’effet désirable, mais aussi indésirable, est donc qu’elles retiennent les selles et l’urine en contact direct de la peau du bébé. Un change régulier (et rapide en cas de selles) permet de limiter l’irritation de la peau et de garder des fesses bien au sec.
- L’eau du robinet et le savon sont suffisants pour nettoyer les fesses des bébés. Il est indispensable de veiller à bien rincer, puis sécher les fesses, plis en haut des cuisses inclus, pour éviter des irritations. Le seul bémol est qu’il est parfois peu pratique d’accéder à l’eau et au savon lorsque la table à langer est dans la chambre de l’enfant.
- Le liniment oléocalcaire est souvent recommandé pour le nettoyage. Il a l’avantage de contenir de l’huile qui permet à la fois de bien nettoyer les selles (même sèches) et de créer une fine protection sur la peau. Il est aussi économique, facilement disponible, vous pouvez même le fabriquer vous-mêmes si vous le souhaitez, de nombreuses recettes sont disponibles sur internet.
- Les lingettes sont très pratiques, mais il est préférable de les réserver en dépannage lors des déplacements : elles contiennent de nombreux ingrédients (parfums, irritants ou allergisants) qui ne sont pas nécessaires au change quotidien.
En cas d’érythème fessier
L’érythème fessier, aussi appelé dermite du siège, est généralement lié à la macération de la peau en contact prolongé ou fréquent avec les couches sales (urines ou selles). En plus de la douleur du siège pour le bébé, le principal risque est le développement d’une infection bactérienne ou mycosique. En agissant rapidement, on diminue ce risque et surtout on rétablit le confort du bébé. Dans l’idéal, il faut laisser les fesses à l’air libre… Peu pratique, on vous l’accorde ! On garde donc l’idée : garder les fesses au sec. En cas d’utilisation des couches lavables, il est recommandé d’utiliser le temps du rétablissement des couches jetables qui ont une meilleure absorption.
Les crèmes pour le change (Mitosyl, Bepanthen, etc.) peuvent être utilisées en cas d’érythème fessier : elles permettent de protéger la peau et d’éviter le contact direct avec les selles et les urines. N’hésitez pas à demander conseil à votre pharmacien.
Le talc et autres poudres pour le change sont désormais peu utilisés. Leur but est d’absorber l’humidité, notamment au niveau des plis, mais en raison des risques d’inhalation, ils sont plutôt à éviter au quotidien, d’autant qu’il existe des crèmes à base de talc, plus pratiques.
La pâte à l’eau peut être comparée au talc « version solide ». Elle est utile dès les premières rougeurs pour calmer les douleurs et protéger la peau des futures urines et selles.
On peut aussi utiliser des sur-couches (style Cotocouche) qui sont 100 % coton, sans chlore ni additif et ont pour objectif de réduire les irritations et l’érythème fessier.
Si l’érythème dure plus de 3 ou 4 jours ou qu’il s’infecte, un avis médical est indispensable et des crèmes antibactériennes ou antifongiques peuvent être prescrites.
Couches lavables ou jetables ?
Les couches jetables ont changé la vie des parents, la preuve : 90 % des Français les utilisent. Face à l’inquiétude des parents, les différentes marques indiquent désormais la liste des ingrédients. Pourtant, certains les trouveront pas très écologiques, car non recyclables… Ils se tourneront alors vers les couches lavables. L’argument économique et écologique des couches lavables est encore controversé en raison de leur coût d’achat élevé, de l’eau et de l’énergie nécessaires à leur entretien…
À chaque parent de faire son choix, le plus important étant d’assurer au bébé une couche sèche et adaptée à sa taille.
- 90 c’est le pourcentage de français qui choisissent les couches jetables.
Par Gaëlle Monfort