Qu’est-ce que la gastroscopie ?
La gastroscopie consiste à explorer la partie haute du tube digestif (œsophage, estomac et duodénum) à l’aide d’un endoscope introduit par la bouche.
Il s’agit d’un tube souple d’environ 1 mètre, muni d’une caméra (numérisation des images en temps réel) et d’un canal opérateur. Il existe un piston permettant d’insuffler de l’air pour visualiser la paroi et un autre piston pour aspirer l’air et les liquides. Le canal opérateur permet d’insérer par exemple une pince dans les cas où des prélèvements sont effectués.
« Cet appareillage permet, à l’aide de deux manettes, de guider la caméra dans toutes les directions et de pouvoir observer l’ensemble de la paroi digestive », précise le Dr Jean-Baptiste Chevaux, gastro-entérologue à Nancy. Cet examen peut avoir un but diagnostique (observation de la paroi) et/ou thérapeutique (traitement de tumeurs par exemple).
Quelles indications ?
La gastroscopie est réalisée chez des personnes ayant des douleurs au niveau de l’œsophage, de l’estomac ou bien du duodénum :
- Œsophage : difficulté à avaler (dysphagie), reflux gastro-œsophagien…
- Estomac/duodénum : douleurs épigastriques…
Dans quels cas des prélèvements sont-ils réalisés ?
Selon le type de douleurs, la bactérie Helicobacter pylori peut être recherchée. Dans ce cas, un fragment de la muqueuse est prélevé pour être analysé. En cas de lésions visibles, des biopsies peuvent également être réalisées.
Quelles contre-indications ?
Il existe deux contre-indications relatives à la pratique de la gastroscopie.
- Lorsqu’une perforation du tube digestif est suspectée (en cas de douleur). La gastroscopie est alors à éviter, car le fait d’insuffler de l’air peut aggraver la perforation. Un scanner peut être réalisé au préalable.
- En cas de syndrome occlusif (la paroi digestive peut être « bouchée » par une tumeur par exemple). L’air ne pourra alors pas passer et risque d’aggraver la situation. Là aussi, un scanner peut confirmer ou non la suspicion. Les autres contre-indications sont liées à l’anesthésie générale lorsque celle-ci est réalisée.
Quelles précautions ?
Il convient d’être à jeun avant cet examen : ne pas manger, boire ni fumer au moins 6 h avant. Contrairement à la coloscopie qui nécessite une préparation, il n’y a pas d’autres précautions à prendre pour l’endoscopie haute.
Avant l’examen, un échange avec le médecin lui permet de mieux vous connaître. Par exemple, il est essentiel de l’informer de vos traitements en cours. En effet, « la prise d’anticoagulant ou d’antiagrégant plaquettaire en cas de pathologie cardiaque limite certains gestes durant l’examen », justifie le Dr Chevaux. Il est donc essentiel que le médecin soit au courant.
Comment se déroule l’examen ?
La gastroscopie n’est pas un examen douloureux, mais il peut être désagréable. C’est pourquoi, elle est souvent effectuée sous anesthésie générale, mais cela dépend des pratiques. Sinon, un spray anesthésiant peut être utilisé pour endormir localement la gorge et limiter la gêne. « Dès que l’endoscope est introduit dans le tube digestif, il faut bien respirer par la bouche et par le nez, mais ne surtout pas avaler sa salive ! », prévient le Dr Chevaux. Généralement, cette étape peu agréable, qui correspond à l’examen à proprement parler, ne dure pas plus de 5 minutes. Cela peut être plus long lorsque des prélèvements sont réalisés.
En cas d’anesthésie locale, le gastro-entérologue explique ce qu’il a constaté directement après l’examen. S’il y a anesthésie générale, le médecin présentera son diagnostic avant la sortie de l’hôpital. La conduite à tenir est également discutée. En cas de prélèvements (biopsies), les fragments sont analysés en laboratoire, les résultats sont donc obtenus plus tard. Dans tous les cas, il n’y a pas d’hospitalisation, le retour à la maison se fait dans la journée, quelques heures après l’examen.
Quels sont les risques ?
La survenue de complication est rare. Les deux principaux risques sont :
- La perforation du tube digestif.
- Un saignement.
Dans les deux cas, il est possible que le médecin s’aperçoive de la complication au cours de l’examen et la prenne en charge immédiatement.
Peut-on manger normalement après ?
Il est possible de manger tout à fait normalement 30 minutes après l’examen en cas d’anesthésie locale. Il n’y a pas de précautions particulières à prendre. S’il y a eu une anesthésie générale, mieux vaut attendre 2 h.
Charlène Catalifaud
Fibroscopie, endoscopie ou gastroscopie ?
Le terme « fibroscopie » est souvent employé. Or, « il s’agit d’un terme général pour évoquer une technique qui consiste à observer à l’aide de fibres optiques aussi bien le tube digestif que les bronches et le système urinaire. De plus, les fibres optiques sont aujourd’hui remplacées par des processeurs numériques. Il est donc plus correct de parler de gastroscopie ou d’endoscopie digestive haute », explique le Dr Jean-Baptiste Chevaux, gastro-entérologue à Nancy. Pour être encore plus précis, il faudrait même parler d’œsogastroduodénoscopie, car l’œsophage, l’estomac et le duodénum sont observés au cours de cet examen, en opposition à l’iléocoloscopie où le côlon et l’iléum sont explorés.
96 €, c’est le coût d’une endoscopie haute à visée diagnostique (sans prélèvements réalisés)
Témoignage de Gaëlle, 31 ans, sans anesthésie générale
« J’ai dû faire une gastroscopie à 24 ans, en raison d’une gastrite survenue après une opération. À ce moment-là, je n’appréhendais pas tellement… On m’a mis un spray anesthésiant au fond de la gorge. Lorsque le médecin m’a passé le tube dans la gorge, j’ai eu l’impression de me « noyer sans eau » ! Quel soulagement à la sortie du tube ! Cet examen ne fait pas mal, mais est très désagréable. Malgré tout, cela m’a permis d’être rassurée, puisque le médecin n’avait rien vu d’inquiétant. Je suis repartie directement chez moi, à peine 30 minutes après mon arrivée. »
Témoignage d’Antoine, 33 ans, avec anesthésie générale
« J’ai dû effectuer deux gastroscopies : une à l’âge de 11 ans, car je souffrais de douleurs abdominales et on m’avait décelé une hernie hiatale, et une l’année dernière, pour contrôler l’évolution de cette hernie. La deuxième fois, je connaissais donc déjà cet examen. J’appréhendais surtout l’anesthésie générale, plus que l’intervention elle-même, vu que je savais que je serais endormi. L’examen est rapide, cela n’a duré que 10 minutes. J’ai pu rentrer chez moi quelques heures après l’examen, rassuré, car rien d’anormal n’a été détecté. »