Qu’est-ce qu’une mammographie ?
La mammographie est une radiographie « classique » des seins. Les rayons X permettent d’obtenir des images de l’intérieur des seins et ainsi de détecter des anomalies. Durant la prise des images, les seins sont « compressés » entre deux plaques, ce qui permet de « disperser » la glande mammaire et ainsi de mieux visualiser les éventuelles zones cancéreuses.
Pour qui est-ce indiqué ?
Tous les deux ans, les femmes âgées de 50 à 74 ans sont invitées à réaliser une mammographie dans le cadre du dépistage du cancer du sein (pris en charge par l’Assurance maladie, sans avance de frais).
À noter toutefois que « près d’un diagnostic de cancer sur quatre concerne des femmes de moins de 50 ans », précise le Dr Loïc Rousseau, radiologue à Paris (centre d’imagerie médicale Juras), ce qui explique que le dépistage individuel commence souvent dès 40 ans.
La mammographie peut également être prescrite avant 40 ans à des femmes considérées à risque, c’est-à-dire qui ont plusieurs cas de cancers gynécologiques dans leur famille notamment. Des douleurs anormales ou une « boule » à la palpation peuvent aussi conduire à la réalisation d’une mammographie.
Comment s’y préparer ?
Quelques recommandations permettent d’optimiser l’analyse des clichés. Idéalement, la mammographie doit être effectuée entre le 8e et le 12e jour après les règles. En effet, à cette période, les seins sont moins congestifs (« gonflés »), ce qui facilitera leur exploration et la rendra moins désagréable.
Comment se déroule l’examen ?
Lors de la mammographie, chaque sein est posé l’un après l’autre entre les plaques de l’appareil. Deux clichés par sein sont réalisés : un de face et un en oblique. La prise des images est rapide, l’examen ne dure que quelques minutes et est réalisé par un manipulateur en radiologie. La mammographie est accompagnée d’un examen clinique et d’un interrogatoire effectué par le radiologue.
Quels sont les risques de l’irradiation ?
La quantité de rayons X délivrée pendant l’examen est faible. « L’irradiation reçue lors d’un vol transatlantique Paris-Australie est aussi nocive qu’une mammographie », relativise le Dr Loïc Rousseau. De plus, grâce aux progrès technologiques, les appareils sont de moins en moins irradiants.
Que montre la mammographie ?
Suite à l’acquisition des images, le radiologue les analyse sur une console numérique qui permet des agrandissements détaillés.
Dans certains cas, il peut réaliser une échographie mammaire.
En cas de suspicion de cancer, des prélèvements biopsiques (« échantillons » de la tumeur) sont réalisés par un radiologue spécialisé, puis confiés à un laboratoire. Les résultats sont envoyés à la fois au radiologue et au médecin prescripteur. C’est ce dernier qui aura en charge d’annoncer le diagnostic.
En cas de doute sur une image, le radiologue peut demander l’avis d’un confrère.
Si aucune anomalie n’est repérée, la reprise de la surveillance habituelle prévue par le dépistage organisé est suffisante.
Témoignage de Valérie, 55 ans
« J’ai passé une mammographie pour la première fois à 42 ans. Ma gynécologue me l’avait conseillée après trois grossesses et période de périménopause. Et depuis mes 50 ans, je fais une mammographie tous les 2 ans dans le cadre du dépistage national. Le dépistage du cancer du sein est très important pour moi, car j’ai deux amies proches qui en sont atteintes. Je n’ai pas d’antécédents familiaux, mais elles n’en avaient pas non plus… Grâce à la mammographie, elles ont pu être diagnostiquées précocement. C’est pourquoi j’incite vraiment les femmes à y participer. Certes, ce n’est pas très agréable, mais ce n’est pas douloureux. Il ne faut pas avoir peur d’y aller. Pour moi, c’est très rassurant. »
Bon à savoir
- N’appliquez pas de crèmes ou de parfum pour ne pas « polluer » l’image.
- Porteuses de prothèses mammaires ? Une mammographie peut tout à fait être réalisée, sans risque pour les implants.
- Vous avez des petits seins ? Ne vous inquiétez pas, la mamographie est possible et tout aussi fiable.
- Ramenez vos précédents clichés, ils peuvent être utiles au radiologue pour comparaison.
- Le cancer du sein peut aussi toucher les hommes, qui pourront être diagnostiqués par mammographie (moins d’1 % de tous les cancers du sein).
Quelques chiffres
- 7 cancers diagnostiqués sur 1 000 patientes dépistées*.
- Plus de 22 millions mammographies réalisées dans le cadre du dépistage organisé depuis son lancement en 2004*.
*Source : INCa
La mammographie classique (2D) a ses limites. Pour des seins « denses », pour lesquels la glande mammaire est très abondante, il est assez difficile de bien visualiser les détails de l’image. La tomosynthèse est une technique récente qui utilise l’imagerie 3D à partir d’un découpage en « tranches » du sein (même principe que le scanner). L’acquisition des images est rapide et l’interprétation facilitée pour le radiologue. Toutefois, ces appareils, très coûteux, ne sont pas encore utilisés en routine dans tous les centres de radiologie. De plus, la tomosynthèse n’est pas encore agréée par le dépistage organisé.
Charlène Catalifaud