Malgré leur nom mignon, les poignées d’amour nous hantent. Pourtant, la graisse est indispensable aux êtres vivants.
Au niveau de nos cellules
Les lipides constituent la matière grasse des êtres vivants. Souvent associées au surpoids, ces molécules composent pourtant une grande partie de notre organisme.
En effet, chacune de nos cellules est entourée de lipides : il s’agit de la membrane plasmique. Les lipides, organisés en une double couche, sont en perpétuel mouvement : ils peuvent échanger de place avec le lipide voisin, tourner sur eux-mêmes et même changer de couche !
Les lipides composant cette membrane s’appellent les phospholipides. Leur tête, un groupement phosphate et un glycérol, hydrophile, est liée à deux acides gras, la queue, hydrophobe. C’est pourquoi, si on les place dans l’eau, ils se forment en bicouche : les acides gras se touchent, alors que les têtes cherchent le contact de l’eau.
Les adipocytes
Certaines cellules contiennent plus de lipides que les autres. Ce sont celles présentes dans le tissu adipeux, les adipocytes, qui renferment le fameux cholestérol et des triglycérides.
Le cholestérol, malgré sa mauvaise réputation, est essentiel aux êtres vivants
- Il assure la stabilité de la membrane plasmique
- Il permet la communication entre les cellules nerveuses et le reste du corps
- Il est indispensable à la production de vitamine D et de nombreuses hormones
L’apport en cholestérol peut venir de l’alimentation ou de la fabrication par le foie. Mais cette voie de production est très complexe. Elle contient en effet 20 étapes.
Attention à l’excès de cholestérol
Il n’y a pas de bon ou de mauvais cholestérol, car il n’existe qu’une seule molécule de cholestérol. Il est cependant transporté par deux protéines :
- Les HDL, pour lipoprotéines de haute densité, empêchant la formation de gras dans les artères et amenant le cholestérol en excès dans le foie pour qu’il y soit détruit.
- Les LDL, pour lipoprotéines de faible densité, répartissant le cholestérol en trop dans les organes et provoquant une augmentation du risque de dépôt de gras dans les artères.
Dans les vaisseaux sanguins
Avec l’âge, des lipides, le LDL-cholestérol, se déposent petit à petit dans les artères. Ce phénomène s’appelle l’athérosclérose. Il s’agit d’une atteinte fréquente, pouvant être favorisée par la sédentarité, le tabagisme, l’alcool, l’hypertension ou encore une alimentation riche en graisses. Dans les cas graves, les artères obstruées empêchent une bonne oxygénation de l’organisme, car les globules rouges contenant l’oxygène ne peuvent plus passer. Souvent asymptomatiques, certaines complications peuvent être dramatiques : infarctus du myocarde ou accident vasculaire cérébral.
Si vous ressentez des vertiges, essoufflements ou une instabilité à la marche, n’hésitez pas à consulter votre médecin généraliste.
Le tissu graisseux
Encore appelé masse grasse, le tissu graisseux est composé des adipocytes, qui se comptent par millions. Au gré de nos variations de poids, les adipocytes se remplissent de graisse sous forme de triglycérides.
Pourquoi, après un régime, j’ai tendance à reprendre facilement le poids perdu ?
Une personne ayant déjà été en surpoids ou obèse possède plus d’adipocytes. Après une perte de poids, bien que ces cellules diminuent en « poids », c’est-à-dire qu’elles se vident de leurs triglycérides, leur nombre ne baisse pas, et elles n’attendent qu’une chose : pouvoir se remplir à nouveau !
Suis-je en surpoids ?
L’indice de masse corporelle (IMC) permet de mesurer si, en fonction de notre taille, notre poids est trop bas, physiologiquement normal ou trop haut. La même formule est appliquée chez l’homme et chez la femme.
Pourquoi je grossis ?
Lorsque les apports alimentaires dépassent les dépenses de l’organisme, notre corps conserve ce surplus sous forme de graisse, dans l’hypothèse qu’il vienne un jour à manquer de nourriture.
Où se situe mon gras selon ma morphologie ?
Forme androide
Prédominance de la graisse dans la partie haute du corps (ventre). • Risque d’hyperuricémie (goutte), diabète de type 2 (non insulinodépendant), troubles lipidiques (cholestérol), hypertension artérielle… • Risque d’essoufflement, car la graisse localisée au niveau de l’abdomen gêne le diaphragme lors de la respiration
Forme gynoide
Prédominance de la graisse dans la partie inférieure du corps (hanches, cuisses). • Gêne dans la vie quotidienne due à l’excès de poids
Forme mixte, ou plethorique
Répartition uniforme de la graisse dans les parties haute et inférieure du corps.
Où va mon gras quand je perds du poids ?
Contrairement à la croyance populaire, la graisse que l’on perd lors d’une perte de poids ne se transforme pas en énergie. Si vous perdez 10 kg de graisse lors d’un régime, 8,4 kg seront éliminés par la respiration sous forme de dioxyde de carbone (CO2). Le 1,6 kg restant est évacué sous forme liquide, par la transpiration ou les urines.
Pourquoi le sucre devient-il du gras ?
L’idée la plus répandue est que ce sont les lipides qui font prendre du poids. Le raccourci est simple : je mange gras, alors j’accumule de la graisse. Le principal ennemi est pourtant le sucre. Son arme ? L’insuline. Lorsqu’une personne mange un aliment riche en glucides, le taux de sucre dans le sang (glycémie) augmente, et le pancréas va sécréter une hormone, l’insuline. Cette dernière va faire rentrer le glucose dans les cellules. Mais quand l’organisme n’a plus besoin de glucose, l’insuline va également le mettre en réserve dans le tissu adipeux. Donc, plus un individu mange sucré, plus il libère d’insuline, plus il stocke, et plus il grossit.
- 150 grammes c’est en moyenne, ce qu’un adulte contient de cholestérol dans son corps.
Par Léna Pedon