Contrairement aux idées reçues, les peaux grasses, elles aussi, ont besoin d’hydratation. Mais avec des soins adaptés, non comédogènes et matifiants. Décryptage des étiquettes pour vous permettre de choisir le soin le plus adapté !
Plus d’une femme sur deux à la peau grasse. Déséquilibre hormonal, pollution, tabac, soins peu adaptés… La peau grasse est liée à un excès de production de sébum sur le visage, appelée hy perséborrhée, entraînant une peau luisante, particulièrement sur la zone T, et des pores dilatés. Contrairement aux idées reçues, la peau grasse, ou mixte, n’est pas l’apanage des adolescents.
Une peau très sensible
« On a longtemps pensé que la peau grasse était une peau épaisse, résistante. Mais pas du tout ! C’est une peau très sensible, pour laquelle il faut les produits les plus doux du marché », nous apprend Laurence Coiffard, professeure de cosmétologie à l’université de Nantes, qui enseigne la réglementation cosmétique et la chimie de la formulation.
L’excès de sébum peut provoquer une inflammation de la peau et de l’acné. Bien que recouverte de sébum, la peau grasse doit, pour retrouver son équilibre, être hydratée au quotidien. Des soins décapants ou asséchants généreraient une surproduction de sébum, contre-productive.
Quelle composition idéale ?
1 – Des émollients
Une bonne crème hydratante repose sur l’association de substances anti-déshydratantes et hydrantes. On peut citer : les silicones, l’acide hyaluronique ou la glycérine. La texture joue beaucoup : « pour une sensation de fraîcheur sur ces peaux souvent enflammées, on va préférer des émulsions huile dans eau », confie Laurence Coiffard.
2 – Des matifiants
Ils vont permettre d’absorber l’excès de sébum. « Le plus intéressant est certainement le kaolin, explique-t-elle, en précisant : des microplastiques peuvent également être matifiants, mais ils ne sont pas idéaux. »
3 – Des actifs pour réguler la production de sébum
« C’est le cas notamment des inhibiteurs de la 5-alpha réductase », présents dans les pépins de courge, déclare Laurence Coiffard. Une enzyme qui active la production de sébum, notamment à l’adolescence.
4 – Des antibactériens
Pour éviter la prolifération bactérienne. On retrouvera principalement la piroctone olamine et le gluconate de zinc.
5 – Des apaisants
Actifs indispensables pour calmer l’inflammation. C’est le cas du panthénol ou de l’allantoïne.
Attention aux comédogènes
« Tous les corps gras sont comédogènes, y compris les huiles végétales et à l’exception des silicones », explique Laurence Coiffard. Toute crème pour peau grasse se devra donc d’être non comédogène. Vous pouvez vous fier à la mention sur le packaging, bien qu’elle reste une simple allégation. « Lorsque la mention “non comédogène” est apposée, on suppose que le laboratoire l’a démontré in vivo chez l’Homme, même s’il n’y a pas de réglementation pure et dure sur le sujet », précise-t-elle. À éviter également : l’alcool. Un conseil qui vaut pour n’importe quelle peau, car l’alcool dessèche et est cytotoxique. « Préférez les formules sans allergisant, notamment sans huiles essentielles », rappelle l’experte en cosmétologie.
Quelques ingrédients comédogènes
- butyl stearate
- cetearyl alcohol
- huiles d’avocat, de ricin de germe de blé
- cacao butter, coconut oil, coconut butter
- decyl oleate
- glyceril stearate SE
- toutes les huiles minérales
- toutes les cires
- octyl palmitate
Un soin pour peau grasse décrypté par Vocation Santé
Vendu en pharmacie, ce soin quotidien hydratant et matifiant remplit ses promesses. Il combine en effet de nombreuses poudres matifiantes, comme la silice ou le dérivé de l’amidon du tapioca, et des actifs émollients adaptés aux peaux grasses. C’est notamment le cas du diméthicone, non comédogène. Autres points positifs : la présence d’inhibiteurs de la 5- alpha réductase. Néanmoins, ce soin pèche par son manque de douceur. L’alcool et les parfums sont référencés au début de l’étiquette, présents en quantité notable. Attention donc à l’effet desséchant, voire allergisant. Aucun ingrédient apaisant antiinflammatoire ne vient contrebalancer cela. Par ailleurs, le soin est allégué « non comédogène », mais il possède un ingrédient comédogène, en faible proportion. Enfin, nous regrettons la présence de microplastiques matifiants.
Par Léa Galanopoulo





