Vous êtes-vous déjà demandé d’où venaient le hoquet, le bâillement ou la fièvre ? Vocation Santé vous apporte des réponses !
La fièvre, pas que le samedi soir
La fièvre n’est pas qu’un coup de chaleur amouraché, c’est l’un des symptômes médicaux les plus connus. Si elle ne permet pas à elle seule de poser un diagnostic, car elle a de nombreuses causes dont certaines sont encore mystérieuses, elle reste tout de même un signe qui doit interpeller.
Qui contrôle la fièvre ?
Un corps humain fonctionnant normalement se maintient entre 36 et 37,5 °C, même dans des conditions extrêmes. Cette température est principalement régulée par l’hypothalamus, situé au bas du cerveau, et véritable centre de commande de nombreuses fonctions corporelles comme la faim, le sommeil, la reproduction et bien sûr, la thermorégulation. Ce contrôle se fait par le biais des neurones qui descendent le long du corps et modulent l’afflux sanguin. Il fait effet aussi sur la sudation pour diminuer la température et chauffe le corps grâce à la friction rapide des muscles : les frissons ! L’hypothalamus a beau être d’une merveilleuse précision, il est aussi facilement déréglable…
Pourquoi ça se dérègle ?
L’hypothalamus réagit à de nombreux stimulus. Le premier et le plus connu est l’appel du système immunitaire : les leucocytes peuvent envoyer des signaux à l’hypothalamus pour faire monter la chaleur du corps. Certaines bactéries se montrent moins vives et se reproduisent peu, voire plus du tout, à température supérieure à 37 °C. Pour compliquer les choses, certaines autres bactéries produisent des molécules qui vont dérégler le thermostat hypothalamique, et produire de la fièvre ! Et si les infections bactériennes, virales (comme la grippe), ou parasitaires (comme le paludisme) étaient les seules causes de fièvre, ce serait trop simple… Les insolations, qui tapent dur sur le cerveau, peuvent aussi chambouler l’hypothalamus. Plusieurs substances peuvent induire la fièvre, certaines nocives, certaines bénéfiques, tels les vaccins. Tous les phénomènes qui provoquent de la fièvre ne sont pas expliqués, mais une impressionnante liste, impossible à retranscrire, a été dressée au fil des ans… On dit même que le stress ou les coups de foudre peuvent chatouiller l’hypothalamus.
Papa, je me sens chaud… Je peux ne pas aller à l’école ?
Qui n’a pas tenté de faire artificiellement monter le thermomètre pour ne pas avoir à se lever ? À la décharge des enfants, du fait de leur système immunitaire moins mature et d’une surexposition aux agressions pathogènes, ils ont tendance à avoir plus souvent de la fièvre que les adultes. Surtout chez les petits de moins de 5 ans. C’est aussi grâce à ces infections qu’ils se construisent leurs défenses.
40 °C, c’est la température à partir de laquelle on considère que le corps ne contrôle plus la fièvre, il devient alors urgent d’agir.
D’où vient le bâillement ?
Décrit depuis l’Antiquité, le bâillement est un comportement associé à la fatigue ou à l’ennui dans nos sociétés. Mais il ne s’agit pas uniquement d’une entrée d’air dans nos poumons. En effet, cette réaction se compose de 3 phases distinctes où muscles respiratoires et du visage se contractent :
- une phase d’inspiration durant 4 à 6 secondes,
- suivie d’une brève apnée,
- et enfin d’une phase d’expiration.
Mais à quoi ça sert de bâiller ?
L’hypothèse la plus répandue soutient que cette réaction aiderait à combattre une situation de stress et à stimuler la vigilance, en luttant entre autres contre le sommeil. L’un des autres emplois du bâillement est lié à nos oreilles qui se bouchent quand soumises à une pression, lors des voyages aériens par exemple. En effet, le bâillement aide à l’ouverture des trompes d’Eustache (un conduit auditif), qui ne s’adapte pas assez rapidement aux changements de pression atmosphérique à une haute altitude. Bien que bâiller nous procure une sensation de bien-être, cela peut être le signe d’une pathologie sous-jacente (migraine, AVC, syndrome d’apnées du sommeil…). En cas de bâillements intempestifs, il est alors nécessaire de consulter un médecin. Certains médicaments, tels les antidépresseurs, provoquent également une augmentation de leur fréquence.
Pourquoi le bâillement est-il contagieux ?
Physiologiquement, ce serait dû aux neurones miroirs. Ces neurones, aussi appelés neurones de l’empathie, s’activent lorsque nous effectuons une action et que nous voyons cette même action reproduite par un autre individu. Socialement, ce serait une marque d’empathie.
Fun fact
Les animaux bâillent aussi ! Enfin plus précisément les vertébrés. Chez certains, ce n’est pas mimétique, comme chez la tortue, mais chez d’autres, comme les primates, voir l’un de leurs congénères bâiller est contagieux ! Le chien bâillerait également lorsqu’il voit des humains le faire !
En moyenne, nous bâillons 240 000 fois dans notre vie !
D’où vient le hoquet ?
Le hoquet, ou myoclonie phrénoglottique, résulte d’une série de contractions spasmodiques et involontaires du diaphragme, accompagnées d’une fermeture de la glotte et parfois d’autres contractions musculaires.
Le diaphragme, un muscle qui se situe à la limite entre cavités thoracique et abdominale, juste en dessous des poumons, est un élément central de la respiration. En effet, lorsqu’il se contracte, il crée une pression dans la cavité thoracique qui laisse entrer l’air dans les poumons. À l’inverse, lorsqu’il se décontracte, l’air est expulsé de lui-même.
Si nous savons comment est généré mécaniquement le hoquet, nous ne connaissons pas toujours les causes physiologiques de ce « hic » agaçant. Actuellement, la médecine pointe le nerf phrénique comme commandant des contractions, mais elle ne peut définir avec certitude ce à quoi répond le nerf phrénique lorsqu’il lance l’ordre d’un hoquet !
Avec le temps, nous nous sommes bien rendu compte que les hoquets aigus, ceux qui ne durent que quelques secondes ou quelques minutes, étaient plus à même de survenir lorsque nous avalons rapidement et gloutonnement une assiette, après avoir trop bu d’alcool ou trop mangé. Au vu des différentes situations et du nerf concerné, il se pourrait alors que cela soit la distension de l’estomac qui engendre le phénomène. Mais la question reste la même : à quoi serviraient les contractions du diaphragme dans ces situations précises ?
Dans d’autres situations, le hoquet est persistant et peut durer des heures, des jours, voire des années dans les cas les plus extrêmes. Là encore, les pistes sont floues, mais sont souvent liées à l’installation d’une autre pathologie telle que le cancer, le diabète, les affections du tube digestif ou encore l’alcoolisme.
Fun fact
La personne détenant le triste record en matière de hoquet se nomme Charles Osborne. Ce dernier a eu le hoquet en continu durant 68 années, et les médecins ont estimé qu’il aurait hoqueté environ 420 millions de fois durant sa vie, avec des journées à 40 hoquets par minute ! Son hoquet cessa environ 1 an avant sa mort, lui offrant quelques mois de répit.
Par Pierre-Hélie Disderot, Juliette Dunglas, Léna Pedon