Qu’est-ce que la vitamine D ? À quoi sert-elle ?
La vitamine D est avant tout une vitamine, un mot venant de « vita », « la vie ». Elle est indispensable au maintien de l’organisme en bonne santé. Elle doit être considérée comme une hormone car elle est en grande partie synthétisée par la peau puis véhiculée par le sang vers les organes cibles. On dit que c’est la vitamine de l’os car elle est nécessaire à l’absorption du calcium alimentaire et à sa fixation sur l’os.
Elle exerce aussi son action sur la plupart des grands systèmes de l’organisme. Par exemple, sa carence peut être à l’origine du développement d’un diabète, de maladies auto-immunes et induit des signes cliniques gênants comme des coups de pompe, des vertiges, des troubles de la mémoire, des crampes, une instabilité musculaire. On la retrouve abaissée dans la majorité des cancers.
L’importance de l’action de la vitamine D n’est pas étonnante si l’on se rappelle que l’homme, pendant des millions d’années, vivait le plus souvent dehors, peu vêtu : le soleil, à l’origine de la synthèse de la vitamine D, était aussi essentiel que l’oxygène et la nourriture. De nos jours, nous sommes sédentaires et souvent à l’abri de la lumière et du soleil dont beaucoup se méfient.
Où la trouver ?
La vitamine D est une vitamine liposoluble, c’est-à-dire soluble dans les graisses. Elle est contenue dans les produits gras et est absorbée avec les graisses. Une alimentation qui ne contient pas ou peu de lipides (comme l’huile ou le beurre) crée une carence par manque d’absorption.
Dans l’alimentation, la vitamine D est présente sous deux formes :
- La vitamine D3 ou cholécalciférol : retrouvée en bonne quantité dans les produits animaux (surtout dans les foies de poissons), les poissons gras, et aussi dans le jaune d’oeuf, le beurre, le foie.
- La vitamine D2 ou ergocalciférol : elle est présente en très petite quantité dans les végétaux comme le cèpe.
La vitamine D est absorbée dans l’intestin grêle en émulsion avec les sels biliaires. Il faut savoir que la vitamine D alimentaire ne représente que 20 % de la vitamine D présente dans l’organisme. 80 % de la vitamine D provient de la synthèse cutanée sous l’action des rayons du soleil (UV-B) à partir du cholestérol. Une fois absorbée ou synthétisée, la vitamine D subit des transformations dans le foie puis dans le rein pour donner la forme biologiquement active la 1-25 (OH) D2/D3. Ce qui explique la possibilité de carences lorsque l’un de ces organes est défaillant.
Comment savoir si je suis en carence ? Dois-je m’en faire prescrire ?
Jusqu’à présent, on ne dosait la vitamine D qu’en cas de troubles osseux comme le rachitisme ou l’ostéoporose. Son dosage s’est généralisé du fait de son implication dans de nombreuses fonctions de l’organisme. Le dosage a permis de mettre en évidence une carence chez de nombreux sujets. On peut vivre dans un pays ensoleillé, s’exposer au soleil et avoir un taux de vitamine D insuffisant. Il faut savoir qu’il existe des personnes qui sont des mauvais synthétiseurs, c’est le cas de la majorité des personnes âgées qui, même avec un bon ensoleillement, seront carencées.
Les risques de carence sont souvent dus à une exposition solaire insuffisante, une peau très pigmentée, une alimentation déséquilibrée, un défaut d’absorption en cas de troubles digestifs comme les infections parasitaires (ver solitaire…), les diarrhées, une insuffisance hépatique ou rénale. Du fait de son stockage dans les graisses les personnes qui présentent un excès de poids ont des taux insuffisants.
On estime qu’une exposition de 30 minutes par jour au soleil entre 10 heures et 15 heures, en découvrant les bras et les jambes, garantit chez la plupart des personnes un bon statut en vitamine D. Attention, les crèmes solaires à fort indice de protection s’opposent à la synthèse de vitamine D. Se méfier d’une exposition de la peau excessive aux rayons du soleil qui peut être dangereuse surtout en cas de peau claire et fragile. En cas de carence, la supplémentation médicamenteuse est le seul traitement.
Pour savoir si l’on est carencé, seul le dosage sanguin de la 25 (OH) D2/D3 permet de connaître son statut en vitamine D. Depuis quelques mois, il n’est plus remboursé par la Sécurité sociale sauf dans de rares cas. Demandez conseil à votre médecin. La délivrance de vitamine D ne se fait que sur prescription médicale car les abus peuvent être néfastes à l’organisme. Les doses prescrites sont données selon les niveaux de carence, les besoins et les pathologies éventuelles. Différentes formes existent en gouttes, en ampoule, en gélules. Le mode d’administration et les doses seront fonction des cas.
Attention au surdosage !
L’administration de vitamine D est à surveiller très étroitement chez le jeune enfant et la femme enceinte. Lorsqu’un traitement par vitamine D devra être ajusté étroitement, comme par exemple dans le traitement de l’ostéoporose ou en cas de présence de calculs dans les reins, votre médecin pourra surveiller la survenue d’un surdosage en dosant le calcium dans le sang et les urines et en vérifiant le dosage sanguin de vitamine D. Toute prise de vitamine D doit se faire après un avis de son médecin.
Paule Nathan, nutritionniste, diabétologue, endocrinologue